Après son dérapage sur les camps de concentration, Berlusconi se dit "ami" du peuple allemand
L'ancien chef du gouvernement italien a provoqué l'indignation en affirmant que "pour les Allemands, les camps de concentration n'ont jamais existé".
Après avoir déclenché une nouvelle polémique, Silvio Berlusconi tente de relativiser. L'ex-chef du gouvernement italien s'est déclaré lundi 28 avril "ami" du peuple allemand, face au tollé suscité par sa dernière sortie. "Pour les Allemands, les camps de concentration n'ont jamais existé", avait-il lâché.
"Il est absurde de m'attribuer des sentiments anti-allemands ou une présumée hostilité envers le peuple allemand dont je suis un ami", affirme Silvio Berlusconi. L'ex-chef du gouvernement italien accuse "la gauche européenne" de s'être livrée à "une énième spéculation" en extrapolant à partir d'une phrase d'"un raisonnement que j'avais tenu sur le candidat de la gauche Martin Schulz".
Le précédent du "kapo"
Le "Cavaliere", 77 ans, avait tenu les propos incriminés samedi devant des militants, lors d'un meeting de campagne pour les élections européennes, en s'en prenant au socialiste allemand Martin Schulz, sa bête noire et candidat à la présidence de la Commission européenne.
L'ex-chef du gouvernement italien rappelait une scène datant de 2003 où, contesté au Parlement européen, il avait conseillé à Martin Schulz, député à l'époque, de prendre le rôle du "kapo" (gardien en chef) dans les films sur les camps de concentration nazis. "Je ne voulais pas l'insulter, mais ça avait fait scandale, parce que pour les Allemands, les camps de concentration n'ont jamais existé", avait lancé Silvio Berlusconi.
Des propos "absurdes" pour Berlin
Ces déclarations ont suscité un tollé en Allemagne. Lundi, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, les a qualifiées d'"absurdes". Jean-Claude Juncker, le chef de file des conservateurs pour les élections européennes, dans le même camp que Silvio Berlusconi, s'est dit "écœuré" et lui a demandé de retirer ses propos.
"Il y a des choses dont on ne se moque pas. Pour tous ceux qui connaissent l'histoire européenne, cela est particulièrement vrai des atrocités commises durant l'Holocauste, qui ont fait des millions de victimes innocentes", a affirmé Jean-Claude Juncker. "Monsieur Berlusconi, on ne peut pas rire de l'Holocauste !" Ce à quoi Silvio Berlusconi a répondu : "Je ne peux que redire à Jean-Claude Juncker, qui ne devrait pas tomber dans ce genre de piège de campagne électorale, ce qui est déjà connu : je revendique mon rôle d'ami historique du peuple juif et de l'Etat d'Israël qui est et reste l'unique défense de la liberté et de la démocratie dans tout le Moyen-Orient."
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