Reportage Après l'attaque iranienne, des habitants de Jérusalem soulignent le "succès" de leur armée mais s'inquiètent d'un "échec sur le long terme"

Si l'attaque de Téhéran a été pour l'essentiel déjouée par Israël, la nuit dernière, les Israéliens s'inquiètent d'un potentiel embrasement du conflit.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Au lendemain d'une attaque inédite de l'Iran, la vie reprend son cours en Israël, photo d'illustration. (RAPHAEL GOTHEIL / HANS LUCAS)

En Israël, les établissements scolaires sont fermés et les rassemblements de plus de 1 000 personnes interdits. Pour la première fois, dans la nuit de samedi à dimanche, Téhéran a attaqué l'État hébreu depuis son sol : plus de 300 drones et missiles quasiment tous interceptés. Israël s'y était préparé, il n'y a presque pas de victimes : une jeune fille gravement blessée dans le sud du pays. Sur place, la vie reprend mais l'inquiétude persiste.

À Rekhavia, un quartier résidentiel de Jérusalem où vivent de nombreux étudiants, la journée est ensoleillée. En terrasse de café, Gila est soulagée : "Cela a fait très peur ! Nous sommes tous contents d’être en vie et en bonne santé. Nous sommes fiers de Tsahal et de tous nos alliés qui nous ont aidés… Et nous espérons des jours meilleurs !"

"Difficile de construire sa vie dans ce pays"

Fusil d’assaut à l’épaule, une tasse de café à la main, Ido se pose des questions sur l’avenir : "Oui c’est un succès… Un succès ponctuel mais c’est aussi un échec sur le long terme. Maintenant je repars pour ma période de réserve à Gaza..." Pour Alain, il faut surtout remercier les alliés d'Israël, et en premier lieu les Etats-Unis et son président : "Heureusement que nous avons Joe Biden comme président des Etats-Unis qui est un grand ami d'Israël, qui a toujours soutenu Israël. Non seulement les Etats-Unis mais aussi plusieurs pays européens importants, comme la France."

Les discussions sont nombreuses dans le quartier. "Finalement, tout le monde est content, estime une femme avec son bébé. Les Iraniens se sont vengés et les Israéliens pensent qu’ils ont réussi à refouler l’attaque." Mais elle ajoute : "Difficile de construire sa vie dans ce pays, avec toutes ces guerres !" Quant à Assaf, un jeune étudiant, il fait un lien direct avec la situation politique : "C’est frustrant de penser que tout ça tourne autour d’une personne qui veut à tout prix se maintenir au pouvoir. Toute cette souffrance, tous ces gens qui meurent et sont blessés, tout cela à cause de ce type qui habite à 100 mètres d’ici." À 100 mètres du café se trouve la résidence privée du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, théâtre de manifestations hebdomadaires.

Si le calme est revenu, certains craignent toujours un risque d'embrasement. Nimrod, activiste et opposant au pouvoir israélien, joint par téléphone, espère que l'Etat hébreu ne ripostera pas : "Maintenant la question est de savoir si les Etats-Unis et les alliés de l'ouest sont prêts à faire assez pour empêcher une potentielle attaque dangereuse en Iran qui pourrait conduire à une guerre dans la région, surtout avec le Hezbollah et le Liban." D'autres, en revanche, attendent une réponse de leur gouvernement quels que soient les risques.

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