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Jordanie: achat de gaz à Israël, un accord politiquement incorrect?
La Jordanie a signé le 26 septembre 2016 un accord avec Israël pour l’achat de gaz naturel. Le contrat d’une valeur de 10 milliards de dollars suscite une levée de boucliers à Amman. Où de nombreuses voix s’élèvent pour demander le retrait de cette transaction.
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«Le gaz de l’ennemi est une occupation.» C’est l’un des slogans de la manifestation qui a mobilisé des milliers de personnes fin septembre dans le centre d’Amman. Une des plus importantes depuis 2012, selon le site Al Jazira qui rappelle que les manifestations sont rares dans le pays.
Depuis la conclusion d’un accord de fourniture de gaz naturel par l’Etat Hébreu, la colère gronde dans le royaume hachémite. Une campagne est même lancée sur les réseaux sociaux pour désavouer la transaction.
Que dit l’accord ?
Le contrat est signé entre le consortium américano-israélien qui développe les réserves de gaz en Méditerranée et la compagnie nationale jordanienne d’électricité (NEPCO). Il prévoit de fournir dès 2019 plus de 8 millions de mètres cubes de gaz par jour sur une période de 15 ans. Le montant de la transaction s’élève à 10 milliards de dollars. Une source de revenus importante pour Israël. Mais de nombreux Jordaniens redoutent une dépendance du voisin Israélien.
SWITCH OFF YOUR LIGHTS #Jordan
— Yazan (@YazanSalhi) 1 octobre 2016
From 9 To 10 PM Tomorrow (Sunday) #israel's Gas is another form of occupation#غاز_العدو_احتلال #الاردن pic.twitter.com/jGF2v2DurQ
Crainte de «l’entité sioniste»
Pour rassurer l’opinion publique, le gouvernement met en avant les avantages de cet accord: une économie de 600 millions de dollars par an sur la facture énergétique du pays. Il réfute par ailleurs toute «dépendance» envers Israël et rappelle que les deux pays sont «liés par un traité de paix» signé en 1994.
Mais la moitié de la population jordanienne est d’origine palestinienne et reste hostile à toute normalisation avec «l’entité sioniste».
Dépendance énergétique
La Jordanie est dépendante à 97% de l’extérieur pour son énergie, comme l’affirme le spécialiste Eric Verdeil sur le site Les clés du Moyen-Orient. Amman importait son gaz naturel d’Egypte mais depuis 2011 le pipeline du Sinaï a subi de nombreuses attaques mettant en péril l’approvisionnement.
Le pays est donc obligé de trouver une nouvelle source d’alimentation en énergie.
Le choix d’Israël est controversé. Les contestataires plaident pour une importation de gaz qatari ou irakien.
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