Israël est prêt à "arrêter les tirs" contre les groupes armés à Gaza, si les Palestiniens en font autant
"S'ils s'arrêtent de tirer, nous arrêterons de tirer", a déclaré dimanche le ministre israélien de la Défense sur la radio publique, après trois jours d'escalade entre Israël et la bande de Gaza, durant lesquels 18 Palestiniens ont péri.
A son tour, le Hamas s'est dit "prêt à une trêve" à condition qu'Israël mette fin à ses attaques.
Pour sa part, le chef de la Ligue Arabe, Amr Moussa, a déclaré dimanche que l'organisation panarable allait demander au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer une zone d'exclusion aérienne au dessus de la bande de Gaza pour empêcher l'aviation israélienne d'y intervenir.
Toutefois, des Palestiniens ont tiré dimanche trois obus de mortier et trois roquettes en direction d'Israël sans faire de blessé, selon des communiqués de l'armée et de la police israéliennes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé dimanche le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza de frappes encore "plus dures" si les groupes armés palestiniens continuent leurs attaques contre Israël.
Quand le ministre de la Défense Ehud Barak a émis sa proposition de trêve, il s'exprimait en réaction à des informations selon lesquelles la branche politique du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, souhaitait parvenir à un cessez-le-feu effectif. Informations concrétisées, donc, par l'annonce du Hamas.
C'est la première fois qu'un dirigeant israélien envisage un cessez-le-feu depuis le déclenchement de la confrontation meurtrière avec les Palestiniens. "Nous ne pouvons tolérer des tirs de roquettes ou d'obus de mortiers" contre Israël et nous "agirons en fonction de ce qui se passe sur le terrain", a ajouté le ministre de la Défense. Selon Ehud Barak, le Hamas a subi des "coups sévères". Le ministre a averti que l'armée pourrait lancer une opération terrestre de grande envergure contre la bande de Gaza, "mais uniquement si la nécessité s'en fait sentir".
Cette déclaration est survenue après une accalmie observée au cours de la nuit de samedi à dimanche, lors de laquelle l'armée israélienne s'est abstenue de toute attaque et les Palestiniens ont suspendu leurs tirs, avant que quelques projectiles furent à nouveau lancés dimanche matin.
Des hostilités meurtrières
Depuis jeudi, 18 Palestiniens ont été tués, et 70 blessés, dans des raids de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes. Vendredi a été la journée la plus meurtrière dans le territoire depuis la fin de l'opération israélienne "Plomb durci" début 2009, avec onze morts dont 4 combattants du Hamas tués dans des raids israéliens dans la bande de Gaza.
Samedi, une cinquantaine de projectiles tirés de la bande de Gaza se sont abattus dans le sud d'Israël, et un total de plus de 120 roquettes et obus depuis jeudi, selon l'armée israélienne.
La radio publique a précisé que la majorité des 700.000 habitants du sud d'Israël avaient passé la nuit de vendredi à samedi dans des abris ou des pièces "protégées" de leur habitation, conçues pour résister à des explosions.
Les Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche militaire du Hamas qui contrôle la bande de Gaza, ainsi que les Brigades Al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, un groupe radical palestinien, ont revendiqué samedi dans des communiqués ces tirs d'obus de mortier et de roquettes.
A Gaza, le gouvernement du Hamas a décrété samedi un état d'urgence pour les forces de sécurité, la défense civile et les services de santé. De son côté, l'Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a reproché à Israël de "viser délibérément des cibles civiles" et appelé la communauté internationale à "intervenir immédiatement pour stopper les crimes contre le peuple palestinien".
Les raids israéliens ont été lancés depuis jeudi en représailles après un tir de missile antichar sur un bus d'écoliers en Israël, qui a grièvement blessé un adolescent. La branche armée du mouvement palestinien Hamas a revendiqué le tir de jeudi comme une "première réponse aux crimes" israéliens, citant la mort de trois des siens tués le 3 avril par une frappe aérienne israélienne.
Cette recrudescence des tensions est survenue alors que le Hamas, au pouvoir à Gaza, avait annoncé jeudi soir qu'il s'était mis d'accord avec la plupart des autres groupes dans l'enclave pour observer un cessez-le-feu avec Israël. Le Hamas espère éviter une réédition de l'opération israélienne "Plomb durci" à Gaza en décembre 2008-janvier 2009, dans laquelle avaient péri quelque 1.440 Palestiniens.
L'ONU et l'Union européenne ont appelé à un arrêt immédiat des hostilités.
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