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Iran: les réseaux sociaux en fusion après l'accord sur le nucléaire

Dès avant la conclusion de l’accord sur le nucléaire, le ministre iranien de l'Intérieur avait dit s’attendre à des scènes de liesse dans les rues. Et ce dans la mesure où la population espère que la levée des sanctions internationales permettra une amélioration de ses conditions de vie. Comment réagit-on sur les médias sociaux iraniens à l’annonce de la signature de l’accord ?
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, le 13 juillet sur le balcon du palais Coburg à Vienne (Autriche), où a été négocié l'accord sur le nucléaire entre la République islamique et les cinq grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie + Allemagne).  

A 9h17 (heure de Paris), le 14 juillet 2015. Un «Canadien-Iranien», Shahriar Shahabi, «entrepreneur (…) passionné (…) de nouveaux médias» et basé à Dubaï, explique que «les Iraniens commencent à entendre la nouvelle qu’un tabou de 37 ans a été brisée, avec un sentiment de soulagement et de liesse.»


«Tabou de 37 ans» (en fait de 36 ans) : en l’occurrence que l’Iran et les Etats-Unis réussissent enfin à se parler au bout de décennies de guerre froide. Une guerre froide qui a commencé en 1979, avec la chute du shah, la proclamation de la République islamique et l’affaire des otages américains otages américains.

De fait, comme le souligne Shahriar Shahabi, à Téhéran, c’est la liesse. Selon Saeed Kamali Dehghan, journaliste du Guardian qui couvre l’Iran, des internautes à Téhéran signalent que «les automobilistes, dans les rues principales, klaxonnent pour célébrer l’accord historique sur le nucléaire.»


Le journaliste du Guardian cite par ailleurs Ebrahim Asgharzadeh, ancien responsable du groupe à l’origine de l’enlèvement des otages américains devenu réformateur : «Un jour, Hitler a ordonné un bain de sang du haut d’un balcon à Vienne. Aujourd’hui, d’un autre balcon viennois, des diplomates ont fermé le chemin menant à la guerre.» En clair, l’accord, c’est la paix.


De leur côté, des militants des droits de l’Homme en appellent au président Hassan Rohani. «Il est temps de commencer un dialogue pour une ouverture politique», explique Emad Bahavar, lui aussi mentionné par Saeed Kamali Dehghan. Une réaction qui donne une idée de l’espoir tous azimuts que soulève l’accord en Iran, même chez les opposants.


Et qu’en dit-on du côté des officiels de la République islamique ? Le compte twitter @Iran cite ainsi le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Lequel estime que «ce jour aurait pu signifier à la fin de l’espoir. Mais aujourd’hui, nous commençons un nouveau chapitre d’espoir».


Le site de la radio iranienne en français ne donnait pas encore l’information en fin de matinée du 14 juillet. Mais il rapportait des propos du président de la sécurité nationale et de la politique étrangère de l’Assemblée iranienne, le Majlis, selon lequel «la résistance de l’Iran face au maximalisme américain est inévitable». Histoire, sans doute, de montrer aux durs du régime de Téhéran que les négociations n’ont pas bradé l’héritage.

La même source n’en rapporte pas moins des propos du président de la République islamique qui «a comparé les négociateurs iraniens à des alpinistes lancés à l’ascension d’un sommet». «Nous sommes si près que si on regarde d’en bas, on a l’impression qu’on y est arrivé, mais lorsqu’on est en haut on sait qu’il reste encore quelques pas à faire», a ajouté Hassan Rohani. Le sommet est donc atteint…

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