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L'Inde compte 100.000 cas de lèpre par an

Déclarée éradiquée du pays en 2005, la lèpre fait son retour en Inde. Plus de la moitié des 200.000 cas mondiaux annuels sont enregistrés dans le pays. Un fléau qui a son corolaire, la stigmatisation des malades et de leur entourage.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Des écoliers participent à la journée contre la lèpre, le 5 févier 2013 à Hyderabad en Inde. (AFP/Noah Seelam)

On la croyait vaincue, remisée au rang des souvenirs les plus sombres. Mais depuis dix ans, chaque année, 100.000 nouveaux cas de lèpre sont diagnostiqués dans le pays. Faites le compte. En dix ans, l’Inde compte un million de lépreux de plus.
 
Le docteur C.M.Agrawal, responsable du programme de lutte du gouvernement contre la lèpre, donne une explication à cette recrudescence du fléau. «Le fait d’avoir déclaré l’éradication de la lèpre en 2005 a conduit à une absence de vigilance. D’autres maladies ont pris la priorité.» Ainsi, l’Inde a cessé depuis dix ans le porte-à-porte pour repérer les cas suspects, explique le responsable.
 
Le nombre de cas relevés chaque année augmente. Pour la période 2013/2014, 127.000 nouveaux cas ont été déclarés. Un sur dix est un enfant, et New Delhi la capitale regroupe 10% des cas.
 

Et comme la maladie fait toujours aussi peur, les malades sont stigmatisés. Ils sont contraints de vivre à l’écart. Dans tout le pays, on trouve des «colonies de la lèpre» sans hygiène, où le risque de transmission est maximal. Les malades y vivent avec leur famille, quasiment interdits de travail même guéris.
 
Car la maladie se soigne. Et si elle est diagnostiquée tôt, elle cesse d’être contagieuse au bout de six à douze mois. L’OMS a décidé d’apporter son soutien au gouvernement indien qui veut éradiquer la lèpre dans les dix ans. 

Selon l’Institut Pasteur, la lèpre reste un problème majeur dans 14 pays. Six d'entre eux, Inde en tête, regroupent 88% des nouveaux cas.

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