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En Inde, le retrait des billets de 500 et 1000 roupies crée la panique

Les Indiens ont jusqu’au 30 décembre 2016 pour déposer auprès de leur banque les billets de 500 et 1000 roupies démonétisés par le gouvernement. Il s’agit pour les pouvoirs publics de lutter contre la corruption et l’évasion fiscale. Mais cela a créé le chaos dans un pays qui fonctionne presque exclusivement avec des espèces.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
File d'attente devant une banque (Showkat Shafi/Al Jazeera)

En ce dernier jour de dépôt, des files d’attente interminables se sont reformées devant les banques du pays. Les Indiens ont remis à la banque leurs derniers billets de 500 et 1000 roupies. Passé le 30 décembre, seule la banque centrale acceptera les billets durant trois mois.
 
Mais cette démonétisation a viré à la catastrophe. D’une part en raison de la faible disponibilité des nouvelles coupures prévues en remplacement. De plus, les nouveaux billets sont plus petits, et il va falloir modifier 220.000 distributeurs à travers le pays. D’autre part, les billets retirés représentent 86% des espèces utilisées par les Indiens. Autant dire que cela a totalement tari le flux de liquidités.
 
Le Premier ministre Narendra Modi se voulait rassurant.«On peut, pour quelques jours, supporter cet inconvénient» a-t-il déclaré.
 
Sauf que la colère s’est étendue dans les campagnes, alors que les fermiers ne trouvaient pas preneurs pour leur récolte. Pas de billet, pas d’achat. La même logique a touché les petits marchands qui se sont plaints de la chute spectaculaire de leurs revenus.
 
Tout cela a surtout mis en avant la dépendance de l’économie indienne à l’argent cash. Modi avait pourtant promis que tout rentrerait dans l’ordre dans les 50 jours. Mais les analystes financiers prévoient au moins six mois. Cela pèsera fatalement sur la croissance, réduira la demande de biens et provoquera du chômage.

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