Il y a quelques mois encore,personne ne lui donnait une chance. Et pourtant ce dimanche, Hassan Rohani estdevenu le nouvel homme fort d'Iran. Il succède à Mahmoud Ahmadinejad, etdevient président avec 50,68% des voix. Agé de 64 ans, Hassan Rohani est connu pour ses discours très modéré.A VOIR > L'élection présidentielle iranienne en images"Je salue la victoirede la modération sur l'extrémisme" (Hassan Rohani)Hassan Rohani est né auSud-Est de Téhéran, dans la province de Semnan. Il est marié et père de quatreenfants. Il se présente plus comme un juriste que comme un religieux (il a undoctorat en droit, obtenu à l'université de Glasgow)."Lesdiscriminations contre les femmes ne seront pas tolérées" par le gouvernement"(Hassan Rohani)Dès les années 70, il est unfervent soutien de l'ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique. Hassan Rohani porte toujours un turban blanc, signe d'un titrehonorifique de l'Islam, le hodjatolislam.Militaire et homme politiqueAprès avoir joué un rôleactif lors de la révolution de 1979, Hassan Rohani occupe des postes militairesélevés. Pendant la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-1988), il est parexemple commandant de la défense aérienne. De 1980 à 2000, il est députéet est élu membre de l'Assemblée des experts. Cette instance est chargée desuperviser le travail du guide suprême Ali Khamenei. Sous les mandats présidentielsd'Akbar Hachemi et Mohammed Khatami, il dirige le Conseil suprême de lasécurité nationale. Il quitte ce poste en 2005, au moment de l'élection d'Ahmadinejad.La question du nucléaireEntre 2003 et 2005, Rohani devientle vice-président du Parlement et chefs des négociateurs nucléaires. En 2003, c'estlui qui accepte la suspension de l'enrichissement d'uranium par l'Iran lors d'unerencontre avec des dirigeants français, anglais et allemands. Il accepteégalement l'application du protocole additionnel au Traité denon-prolifération. Ce traité permet à la communauté internationale d'inspecterles installations nucléaires sans prévenir. C'est à cette période qu'il gagnele surnom de "cheihk diplomate".Une négociation qui a fortement déplu auxconservateurs qui l'accusent de "naïveté " face aux Occidentaux.Juste après son élection samedi, il a fait allusion aux négociations nucléairesavec les grandes puissances qui sont dans l'impasse : "Sur la scèneinternationale, avec l'occasion créée par cette grande épopée populaire, queceux (les pays occidentaux) qui vantent la démocratie, l'entente, le dialoguelibre, parlent avec respect au peuple iranien et reconnaissent les droits de laRépublique islamique, pour entendre une réponse appropriée ".Renouer avec les Etats-Unis ?Durant la campagneélectorale, Hassan Rohani a répété qu'il était favorable à une plus grandesouplesse qui mettrait fin aux sanctions occidentales envers Téhéran. Il areproché le comportement provocateur de son prédécesseur tout en restant mesuré sur sa façon de faire. "Mon gouvernement ne sera pas un gouvernement decompromis et de reddition (en matière nucléaire) mais nous ne serons pas nonplus aventuriers ", a-t-il affirmé. "Nous allonsd'abord transformer les relations hostiles qui existent actuellement en unerelation tendue dans un premier temps. Puis nous allons graduellement réduirela tension jusqu'à ne plus en avoir" (Hassan Rohani sur les USA)Dans son programme, Rohani aannoncé qu'il n'écartait pas non plus, "même si cela sera difficile ",les discussions "directes " avec les Etats-Unis. Dès son élection,Washington a répondu en disant qu'il restait prêt à collaborer "directementavec Téhéran ".Il faut cependant soulignerque selon la Constitution, le président n'a pas de réel pouvoir décisionnel surles dossiers stratégiques tel que le nucléaire. En Iran, le chef de l'Etat estle second personnage derrière le Guide suprême Ali Khamenei.