"On a embauché six personnes en très peu de temps" : le tourisme, à nouveau moteur de l’économie grecque
La population grecque s’est appauvrie mais les réformes ont assaini les finances du pays. La reprise est balbutiante mais réelle, avec comme moteur de l’économie : le tourisme.
"On a une table, une salle à manger, à l’entrée une cuisine ouverte" : dans le quartier branché de Pangrati à Athènes, Dimi possède une trentaine d’appartements comme celui-ci : avec l’argent familial, ce garçon de 27 ans les a achetés à bas prix au plus fort de la crise, pour les rénover et les louer à la semaine ou au mois.
"A l’été 2016, on a compris, ma mère et moi, que c’était le meilleur moment pour investir, explique Dimi. C’était le moment le plus bas et nous avons commencé en achetant quatre appartements, avec lesquels on a commencé à développer ce business, sans savoir que cela allait devenir un business. En deux ans, cela a pris de l’ampleur : nous avons maintenant 28 appartements."
On grandit, on a embauché six personnes en très peu de temps : du personnel pour le nettoyage, des assistants aux personnes de nettoyage, une personne pour la comptabilité, et cela augmente.
Dimiavec franceinfo
La Grèce retrouve officiellement lundi 20 août son autonomie financière : le pays sort aujourd’hui du dernier plan d’aide, le troisième en huit ans. Aujourd’hui, si la population grecque s’est appauvrie, les réformes ont assaini les finances du pays. La reprise est balbutiante mais réelle, avec le tourisme comme moteur de l’économie : 80% des postes créés le sont dans ce secteur du tourisme, le plus dynamique du pays.
De nouvelles entreprises font leur apparition. "Ce n’est pas seulement le tourisme d’avant, poursuit Dimi, mais le tourisme de nouveau concept, de court terme, comme Airbnb ou Booking, qui ont donné beaucoup de travail à des compagnies comme nous, qui se sont créées pendant la crise ou celles qui se sont développées autour : des blanchisseries, des compagnies de chauffeurs, qui offrent des services supplémentaires."
"Le tourisme représente 40% de notre chiffre d’affaires"
Stavros Papadoloupos, lui aussi, a saisi l’opportunité. Cet ancien courtier a changé de vie pendant la crise, quand la bourse d’Athènes s’est effondrée.
Il vend désormais des canapés et des meubles haut de gamme qu’il dessine et fait fabriquer en Grèce : "Nous avons des commandes de la part d’hôtels et de restaurants, indique Stavros. Il y a de nouveaux établissements chaque année, à Athènes, à Santorin, à Mykonos, à Corfou, en Crète… un peu partout. Le tourisme représente 40% de notre chiffre d’affaire, ça marche bien." Mais pour l’instant, pas question, toutefois, de s’agrandir : "On ne gagne pas encore vraiment d’argent car on pratique des prix très bas pour décrocher les marchés."
Lui aussi a utilisé ses fonds propres pour monter son affaire. Les banques ne prêtent toujours pas d’argent selon lui. Preuve que le pays n’est pas encore sorti de la crise. Stavros Papadopoulos n’est pas serein car les Grecs ont une mémoire de poisson rouge, plaisante-t-il. Ils sont capables de vite oublier ce qui les a entraînés vers un fiasco financier.
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