Cet article date de plus de douze ans.

La justice grecque acquitte le journaliste qui avait dénoncé l'évasion fiscale

Costas Vaxevanis était accusé de violation des données personnelles après avoir publié une liste de 2 059 déteneurs présumés de comptes en Suisse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le journaliste Costas Vaxevanis, à sa sortie du tribunal d'Athènes, le 1er novembre 2012. (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

GRECE - Il risquait jusqu'à trois ans de prison, il est reparti blanchi par la justice grecque. Le journaliste poursuivi pour avoir publié une liste de détenteurs présumés de comptes en Suisse a finalement été acquitté, jeudi 1er novembre, au terme d'une audience marathon de douze heures.

Costas Vaxevanis, 46 ans, était accusé de violation des données personnelles après avoir publié une liste de 2 059 noms d'individus, tirée de données provenant selon lui de la banque HSBC en Suisse. Il s'agissait selon lui d'une liste transmise aux autorités grecques en 2010 par la ministre de l'Economie française Christine Lagarde.

"J'ai fait ce que tout journaliste aurait dû faire"

La liste publiée par le journaliste comprenait entrepreneurs, avocats, armateurs, médecins, commerçants, joailliers, anciens hommes politiques ou leurs proches, ainsi que "femmes au foyer", des étudiants et de nombreuses "sociétés domiciliées". La liste "Lagarde" a fait polémique en Grèce ces dernières semaines car sa transmission par les autorités françaises n'a provoqué aucune réaction de trois gouvernements successifs en deux ans.

La juge Malia Volika, présidente de la cour, a proclamé "l'innocence" de M. Vaxevanis en rejetant toutes les objections, alors que le procureur avait réclamé sa condamnation. "Je vous remercie beaucoup, Madame la juge", a déclaré le journaliste dans une salve d'applaudissements des personnes présentes à l'audience.

"J'ai fait ce que tout journaliste aurait dû faire", a-t-il dit à sa sortie. "C'était mon devoir de publier cette liste, même si mon père avait figuré sur cette liste, je l'aurais publiée", avait-il expliqué devant le tribunal. "Au lieu de lutter contre les fraudeurs fiscaux, on coupe les salaires des juges et des retraités", avait-il lancé, soutenu par nombre d'ONG internationales des droits de l'Homme, Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International ou le Comité de protection des journalistes (CPJ).

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.