La Grèce noyée sous un nombre de migrants multiplié par cinq
En un mois, la Grèce a enregistré l'arrivée de 50.000 migrants soit autant que durant toute l'année 2015, selon Frontex, l’Agence européenne chargée de la gestion des frontières de l’Union européenne. De quoi expliquer la gestion difficile de ces arrivées dans un pays en pleine crise économique.
Toujours selon Frontex, ce sont quelque 130.500 migrants qui sont arrivés en Grèce durant les sept premiers mois de 2015. Cinq fois plus qu’en 2014. Les migrants viennent essentiellement de Syrie et d’Afghanistan, parfois du Pakistan.
Cette vague d'arrivée en Grèce traduit sans doute un changement dans l'organisation des routes d'émigration. Les efforts turcs pour empêcher les trafiquants d'envoyer de grands «navires fantômes» remplis de migrants vers l'Italie aurait incité ceux-ci à organiser les routes vers la Grèce, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
L'arrivée de ces milliers de migrants en Grèce se concentre essentiellement sur quatre îles situées à quelques encablures de la côte turque, Lesbos, Chios, Samos et bien sûr Kos, où la situation est particulièrement tendue.
A Kos, il y aurait 7.000 réfugiés pour 30.000 habitants. Cette île fait partie de la région grecque du Dodécanèse qui aligne ses îles le long de la côte turque. Cette région, devenue grecque en 1947 (elle était italienne avant la seconde guerre mondiale), est située à une douzaine d’heures de ferry d’Athènes d'où les importants problèmes de logistiques liés à ses arrivées massives.
Après Kos, Athènes
Les autorités grecques sont totalement débordées. Et ne s’en cachent pas, au point qu’elles ont fait appel à l’Europe pour obtenir de l’aide. Vincent Cochetel, directeur pour l’Europe du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) confirme l’urgence. Cité par l’agence de presse Greek Reporter, il affirme que «la situation humanitaire à Kos, mais aussi sur les îles de Lesbos et de Chios, est la pire qu’il a connue en trente ans de carrière».
Longue route vers le nord de l'Europe
La question des migrants ne touchent pas que l’est du pays. Ces derniers, une fois qu’ils ont quitté leur île d’arrivée passent par Athènes où ils s’entassent dans des conditions tout aussi difficiles avant de tenter de trouver un chemin pour quitter le pays vers le Nord de l’Europe.
En effet, les migrants ne semblent pas vouloir rester en Grèce. Deux routes s’ouvrent à eux. L’une par l’ouest, via le port de Patras, vers l’Italie. Or, il semble que cette route soit moins recherchée depuis que le trafic commercial a ralenti avec le contrôle des capitaux.
L'autre route remonte par la Grèce vers le nord, puis via la Macédoine et la Serbie pour arriver en Hongrie premier pays de la zone Schengen. Une route qui se fait dans des conditions extrêmement dures.
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