La Grèce évite la faillite après d'âpres négociations
Les ministres des Finances de la zone euro et le FMI ont décidé d'effacer une partie de la dette grecque et de débloquer une aide de 43,7 milliards d'euros.
CRISE EUROPEENNE - La Grèce évite la faillite de peu. Après trois réunions et des heures de discussions, la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ont accouché dans la douleur, mardi 27 novembre, d'un accord sur la dette grecque et l'aide financière au pays. Cet accord prévoit le déblocage d'une aide de 43,7 milliards d'euros et un allégement de la dette d'environ 40 milliards d'euros d'ici 2020.
"Les chantiers restent très importants, majeurs, mais nous avons rendu de la visibilité à la zone euro et de l'espoir au peuple grec", s'est félicité le ministre français des Finances, Pierre Moscovici. L'accord doit maintenant être validé par certains Parlements, comme le Bundestag allemand.
Les objectifs
Le FMI souhaitait que l'accord permette de ramener la dette de la Grèce à 120% de son PIB d'ici 2020. L'institution dirigée par Christine Lagarde a finalement accepté de revoir cet objectif à la baisse : les différents allégements et l'aide débloquée mardi doivent permettre de ramener la dette à 124% du PIB d'ici 2020. Les Européens se sont également engagés à ramener cette dette sous 110% du PIB d'ici 2022.
Pour atteindre ces objectifs, les ministres des Finances des 17 pays de la zone euro et le FMI ont dû s'accorder sur une série de mesures permettant de réduire la dette grecque d'environ 40 milliards d'euros d'ici 2020. "Cela a été laborieux, constructif, nous avons fait un effort collectif", a commenté Christine Lagarde.
Une aide de 43,7 milliards d'euros
L'accord permet d'ouvrir la voie au versement, très attendu par la Grèce, d'une aide sans laquelle le pays était condamné à la faillite à très court terme. Les ministres se sont accordés pour débourser un total de 43,7 milliards d'euros bloqués depuis des semaines. Une première tranche d'un peu plus de 34 milliards d'euros devrait être versée le 13 décembre. Le versement du solde se fera en trois tranches au cours du premier trimestre 2013. "Demain commence une nouvelle journée pour tous les Grecs", s'est félicité le Premier ministre grec, Antonis Samaras.
Pas d'effacement, mais un allégement
Le FMI souhaitait un effacement d'une partie de la dette grecque par les créanciers publics, comme l'avaient fait les banques début 2012. Mais l'Allemagne et la Banque centrale européenne s'y sont opposées. Les ministres de l'Eurogroupe se sont donc accordés sur un paquet de mesures souvent complexes permettant un allégement, et non un effacement, de la dette grecque.
Parmi ces mesures figurent un rachat par la Grèce de titres de dette, à condition de ne pas aller au-delà d'un certain prix sur le marché, une réduction significative des taux d'intérêt des prêts bilatéraux déjà consentis à Athènes, un allongement de quinze ans de la durée de remboursement des prêts et un report de dix ans pour le paiement des intérêts.
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