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Grèce: Syriza, en tête, peut-il avoir la majorité absolue?

Syriza, le parti de la gauche grecque, a gagné les élections. Reste à savoir si le parti d’Alexis Tsipras obtient la majorité des 300 sièges de l'Assemblée. Selon, les sondages sortie des urnes, Syriza obtiendrait entre 146 et 158 sièges (majorité absolue à 151 sièges). Nouvelle Démocratie est en deuxième position, suivi de l'Aube Dorée (extrême-droite).
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le leader de Syriza, et peut-être futur Premier ministre grec, Alexis Tsipras, lors d'un meeting de campagne en janvier 2015. (AFP/Wassilios Aswestopoulos / NurPhoto)

Le parti d'Alexis Tsipras espère une majorité absolue, conscient que des alliances lui imposeraient de s'écarter sensiblement de son programme en cas de victoire le 25 janvier. Syriza espère obtenir les 151 sièges symbole de majorité absolue, résultat d'un calcul complexe tenant également compte du nombre de partis entrant au Parlement.


La victoire de Syriza: une révolution pour la Grèce
Projection 20h45 (heure de Paris) en sièges de la télé grecque Megatv (150 sièges pour Syriza, 76 pour ND, 17 pour Aube Dorée).  (megatv)


La victoire de Syriza est une vraie révolution politique dans ce pays. Un peu comme si un autre parti que l'UMP ou le PS gagnait des législatives en France. Pour la première fois depuis 1974, ni ND ni le Pasok ne seront au pouvoir.


Le système grec : une proportionnelle corrigée
La Grèce est un régime parlementaire. Le premier ministre est en général le leader du parti majoritaire. Depuis le retour de la démocratie, en 1974, le pays a pratiquement toujours été dirigé par un premier ministre issu de l’alternance entre la Nouvelle Démocratie et le Pasok.
 
Le Parlement grec compte 300 sièges. 250 sièges sont attribués à la proportionnelle (3% de voix au minimum pour avoir des sièges). Le système proportionnel est atténué par le fait que 50 sièges sont attribués au parti ayant obtenu le plus de voix. 
 
Les dernières élections en Grèce remontent à juin 2012. Elles avaient été marquées par la domination de la Nouvelle Démocratie mais sans majorité absolue, l’effondrement du Pasok (à 12%), la forte poussée de Syriza (26,8%) et le maintien du parti d’extrême-droite à 6,9 %. Résultat, le gouvernement au pouvoir en Grèce est issu de l’union des deux partis qui se sont succédés depuis 1974, la ND et le Pasok. Une union de plus en plus faible en raison de la défection de certains députés et de la réticence de petits partis à voter les mesures d’austérité drastiques décidées par le gouvernement dirigé par Antonis Samaras (ND).

En cas d'impossibilité de nommer un gouvernement, les Grecs sont appelés à revoter.

Composition actuelle du parlement grec (Vouli en grec) à l'issue des élections de juin 2012.  (DR)


Le programme de Syriza
La restructuration de la dette publique grecque, principal axe du programme de Syriza, doit s'accompagner de réformes, soutient Ioannis Dragasakis, député et économiste du parti de la gauche dite radicale. «La restructuration de la dette est un des aspects de ce qui contribuerait  à la reprise, l'autre, c'est la nécessité de réaliser des réformes», explique  ce cadre historique de Syriza. 


«Même avec une dette à zéro, on aurait des problèmes si on ne faisait pas les réformes nécessaires dans l'État et l'administration; mais en même temps, pour faire avancer les réformes il faut régler la question de la dette»,  insiste M. Dragasakis, de nouveau candidat dans la seconde circonscription d'Athènes. A l'opposé de l'actuel gouvernement de coalition droite-socialistes mené par M. Samaras, Syriza insiste sur l'effacement d'une partie de la dette qui atteint actuellement 318 milliards d'euros, soit 175% du Produit intérieur brut.
              
Le choix du 25 janvier selon Alexis Tsipras
Sous ce fardeau, «la possibilité de reprise est limitée», insiste Ioannis Dragasakis qui dirige l'équipe ayant élaboré le programme politique et économique de Syriza. Le parti souhaite une conférence européenne, comme celle qui, à Londres en 1953, a conduit à l'effacement de l'essentiel de la dette de l'Allemagne, sortie ruinée de la Seconde guerre mondiale. 

La politique d'austérité, souligne par ailleurs Ioannis Dragasakis, «nuit à  la Grèce  et à l'Europe». En Grèce , selon lui, «on manque d'une politique de croissance et de vision pour l'avenir», dans le cadre d'un «piège où les  Européens nous prêtent de l'argent pour rembourser les emprunts».  M. Dragasakis reprend ainsi ce que disent de nombreux économistes sur l'aspect intenable des choix imposés à la Grèce et à l'Europe.

Pour Alexis Tsipras, ces élections se résument à un choix. «C'est le choix entre le règne du Memorandum (c'est ainsi que les Grecs appellent les directives de la troïka, NDLR) et le règne du peuple à travers Syriza. C'est un choix entre la soumission et une négociation dure mais décisive. C'est un choix entre l'austérité et la croissance». Un choix qui devrait être fait le 25 janvier.

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