Grèce : des incendies dévastateurs et des critiques sur l'impréparation des pouvoirs publics
La Grèce continue de brûler. Depuis le 17 juillet, le pays est en proie à de nombreux incendies, dont la propagation est facilitée par les vents forts et les températures élevées. Deux régions sont actuellement particulièrement touchées par les flammes, l'île de Rhodes, non loin des côtes turques et le massif montagneux de Dervenochoria, dans la région de l'Attique, à 50 kilomètres d'Athènes.
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Dans ce secteur, Savas donne l'impression de sortir directement de la mine, avec ses mains entièrement noircies par la suie. "Le feu est arrivé lentement depuis le sommet de la montagne, la police a mis un barrage en place et n'a pas voulu nous laisser passer", raconte ce chef d'entreprise. Jusqu'à cette semaine, il était à la tête d'une usine de recyclage d'huile de vidange, en bordure d'une route forestière. À présent, seules des odeurs pestilentielles se dégagent des décombres fumants.
"L'incendie est ensuite devenu incontrôlable, nous avons alerté les pompiers plusieurs fois, mais ils n'ont pas pu venir. Voilà pourquoi vous avez devant les yeux cette immense catastrophe".
Savasà franceinfo
Quelques kilomètres plus loin, Angeliki Philipi vit seule dans le village de Stephani. Au-dessus de sa maison, les hélicoptères chargés de noyer les flammes font des allers-retours incessants. "Vous voyez qu'il y a le feu là-bas, sur la montagne d'en face, montre cette habitante. Moi, ça me fait très peur, je redoute que le feu puisse arriver jusqu'ici. Avant-hier déjà, les bulldozers sont venus et ils ont creusé des trous pour stopper les flammes. Et maintenant, voilà que ça brûle à nouveau de l'autre côté", souffle Angeliki Philipi. Le vacarme ambiant lui prouve que les pompiers sont à l'œuvre pour la protéger des flammes. Alors, dit-elle, ce bruit insupportable la rassure en partie.
Les pouvoirs publics critiqués
En contrebas, un prêtre orthodoxe en soutane noire, le père Saradis, observe depuis une église isolée la fumée blanche qui se dégage encore d'un terrain, déjà calciné par le feu. "Tout ce versant de la montagne vient de brûler, regrette le prêtre. Il y a trois ans, c'était l'autre versant, cette troisième montagne là-bas, un incendie l'a ravagée en 1985, quand j'avais 14 ans". Selon le père Saradis, finalement, rien n'a beaucoup changé. "Maintenant tous les deux ans, la montagne brûle, et puis elle re-brûle! Mais jusqu'où ça va aller comme ça, quand est-ce que ça va s'arrêter?", demande-t-il.
Le religieux se fait ainsi le porte-parole de nombreux habitants des zones sinistrées par le feu, qui ne comprennent pas pourquoi les pouvoirs publics grecs n'anticipent pas davantage l'arrivée des flammes, alors que les incendies sont ici une réalité saisonnière.
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