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Grèce : les agriculteurs du Péloponèse voteront "non"

Dimanche, les Grecs devront se prononcer sur la dernière proposition des créanciers du pays lors d’un référendum. Pour certains agriculteurs du Péloponèse, le "non" est le seul vote envisageable. Reportage.
Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Deux producteurs d'abricots de Klenia, village du Péloponèse © RF/Célia Quilleret)

Le référendum de dimanche s’organise à la hâte en Grèce et les débats sont vifs entre citoyens. Le gouvernement d’Alexis Tsipras appelle à voter non. Un avis partagé par certains agriculteurs, installés dans la région du Péloponèse.

En colère, les agriculteurs voteront non

A Klenia, petit village à quelques kilomètres de Corinthe, la saison des abricots se termine.  Sous un soleil de plomb, il y a un va-et-vient incessant de tracteurs et Panaiotis charge ses abricots dans des cagettes. L’agriculteur a les traits tirés et est inquiet pour l’avenir : "Avant, on pouvait vivre de l’agriculture, c’est pour cela que beaucoup de gens de mon âge sont devenus agriculteurs, explique-t-il. Maintenant c’est terminé." Alors, il a fait un choix clair pour le référendum :* "Je vais voter non dimanche. Je ne suis pas contre l’Europe, mais les institutions sont très dures avec nous."

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"Avec les mesures qu’ils nous proposent, c’est comme s’ils nous coupaient la tête" Le reportage de Célia Quilleret à Klenia

Panaiotis refuse de nouvelles mesures d’austérité qui pourraient être imposées par les institutions après un accord avec les créanciers. Il redoute une hausse de la TVA de 13 à 23% sur les produits agricoles et un doublement des impôts sur le revenu.

"On est très déçu par l’Europe" Dimitri, producteur d’huile d’olive

Un peu plus loin dans sa coopérative, Dimitri surveille la mise en bouteille de son huile d’olive. Il est également pour le non au référendum. "On est très déçus par l’Europe et peut-être en colère aussi, raconte-t-il un peu abattu. On a le sentiment qu’on n’a pas de perspectives et s’ils mettent en place tout ce qu’ils nous demandent à Bruxelles, on sera dans une impasse."

Les Grecs, partagés, continuent à débattre

Dans l’ensemble, les agriculteurs se sentent étranglés par les taxes et l’austérité en général. Dans le village de Klenia, à la terrasse du café, les conversations s’animent. Un vendeur de poissons crie qu’il votera non mais la propriétaire du bar, Iota n’est pas de cet avis : "Qu’est-ce que je vais voter ? Oui ! s’agace-t-elle. Aujourd’hui, j’ai quelques revenus, mais si on sort de l’euro j’ai peur de tout perdre. Je n’ai plus confiance dans ce gouvernement."

A Klenia, l’issue du vote de dimanche n’est pas certain, mais les habitants partagent un sentiment d’injustice, ils ne voient pas les résultats de leurs efforts au quotidien.  

  (Les partisans du non (oxi en Grec) sont en campagne © RF/Célia Quilleret)
 

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