Cet article date de plus de dix ans.

Gaza : pas de trêve en vue après une nouvelle journée de violences

Les bombardements se sont poursuivis mardi sur la bande de Gaza, tandis que les pourparlers, sous l'égide américaine, se poursuivent afin d'obtenir une trêve réclamée par la communauté internationale. La journée de mardi a notamment été marquée par le bombardement de l'unique centrale électrique du territoire palestinien, mise à l'arrêt.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les bombardements israéliens n'ont pas cessé ce mardi © Khalil Hamra/AP/SIPA)

Le Hamas et Israël peuvent-ils parvenir à une nouvelle trêve des hostilités ? La question a occupé une partie de la tragique actualité au Moyen-Orient ce mardi. Pendant ce temps, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements sur la bande de Gaza, provoquant notamment la mise à l'arrêt de la seule centrale électrique du territoire palestinien et privant d'électricité des milliers de Palestiniens. L'armée israélienne indique avoir visé 30 cibles encore ce mardi, tuant au moins 13 civils à Jabaliya, et cinq combattants palestiniens dans une septième tentative d'infiltration.

  (La stratégie du Hamas face à l'armée israélienne © Idé)

Pour l'instant, les deux parties campent sur leurs positions, après une nuit de lundi à mardi marquée par des bombardements intensifs ayant provoqué la mort d'au moins 79 Palestiniens, et dix soldats israéliens. Dans la soirée de lundi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a voulu préparer ses concitoyens, en leur annonçant une campagne qui allait se poursuivre contre le Hamas. L'idée d'une trêve est encore lointaine.

Une "trêve humanitaire de 24 heures" ?

Mardi, la principale annonce est venue de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui contrôle les territoires palestiniens sauf la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. L'un de ses dirigeants, Abed Rabbo, a indiqué que les principaux mouvements palestiniens étaient "prêts à une trêve humanitaire de 24 heures ". Y compris le Hamas, selon lui. Il a ajouté que "l'Onu a suggéré d'allonger cette trêve à 72 heures ", contrairement à la précédente qui avait duré 12 heures.

"La délégation ira au Caire sous la tutelle de l'OLP représentée par le président Mahmoud Abbas ", a précisé Abed Rabbo évoquant les pourparlers possibles entre les parties dans la capitale égyptienne. En insistant bien sur l'existence d'une "position commune " entre toutes les organisations palestiniennes, y compris donc le Hamas et le Jihad islamique. "En cas de refus, nous tiendrons Israël pleinement responsable des conséquences qui en découleront ", a-t-il conclu. Dans la soirée de mardi, le chef de la branche militaire du Hamas Mohammed Deïf a prévenu : aucun "cessez-le-feu sans l'arrêt de l'agression et la levée du siège ".

John Kerry revient dans le jeu

Pour l'instant, le gouvernement israélien n'a pas réagi à ces propos. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu insiste sur la possibilité d'une campagne longue, visant notamment à détruire les multiples tunnels construits par les militants du Hamas.

Les déclarations de la journée sont venues des États-Unis, de la part d'un homme éreinté depuis quelques jours par la presse israélienne. Le secrétaire d'État américain John Kerry, rentré au pays après une tournée au Moyen-Orient qui n'a rien donné la semaine dernière, a indiqué avoir parlé avec le Premier ministre israélien "la nuit dernière ". Il aurait notamment "soulevé l'idée et la possibilité d'un cessez-le-feu ". Retour dans le jeu diplomatique après un échec patent ? John Kerry refuse de s'en formaliser : "J'ai déjà pris des coups en politique. Je ne m'inquiète pas de ça. Il ne s'agit pas de ma personne, il s'agit d'Israël et de son droit à se défendre ". En trois semaines de conflit, plus de 1.200 Palestiniens, ainsi que 53 soldats et trois civils israéliens sont morts dans le cadre de l'opération israélienne "Bordure protectrice".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.