Week-end de négociations en Grande-Bretagne, les différents scénarios

La balle est désormais dans le camp de Nick Clegg, le chef des libéraux-démocrates. Commencées hier soir, les discussions avec les conservateurs se poursuivront demain matin. Leur leader David Cameron espère un accord avant la fin du week-end.

Pour nombre d'observateurs, de nouvelles élections dans les mois à venir sont probables. Le nouveau gouvernement doit être formé avant le 25 mai, lorsqu'il mettra en jeu sa responsabilité devant le Parlement, à l'occasion du discours du trône.

Trois scénarios de coalition sont envisageables, mais aucun n'offre de garanties à long terme.

• Accord conservateurs/libéraux-démocrates:

  Les négociations entre les conservateurs et les libéraux-démocrates ont
  commencé. Mais les programmes des deux partis divergent sur plusieurs points et le souhait des Lib Dems d'une réforme du mode de scrutin, avec l'introduction de la proportionnelle, pourrait s'avérer inacceptable pour les Tories.

  Deux éventualités:

• Les deux partis font fi de leurs différences et s'accordent sur un vrai
  programme de coalition. Ils disposent à eux deux d'une majorité absolue de 37 sièges. Des ministres libéraux-démocrates font leur entrée au gouvernement. Cette hypothèse semble cependant difficile à accepter pour les Lib Dems, qui penchent plutôt à gauche.

• A défaut d'une coalition, il s'entendent sur les conditions d'une alliance
  plus informelle. Les Libs Dems soutiennent le gouvernement sur les projets de loi les plus importants, et en retour leur avis est pris en compte par les Tories.

• Accord travaillistes/libéraux-démocrates:

  Le Premier ministre travailliste Gordon Brown s'est dit prêt, en cas d'échec des négociations entre les Tories et les Lib Dems, à parler à ces derniers, ce qu'ils n'ont pas exclu. Les deux partis semblent plus proches, le Labour ayant déjà promis un référendum sur la réforme du mode de scrutin.

  Mais leurs 315 sièges cumulés ne leur donneraient pas la majorité absolue (326). De petits partis pourraient se joindre à eux, comme par exemple le Parti unioniste démocrate (DUP, nord-irlandais) qui détient huit sièges. Mais ils ne devraient apporter qu'un soutien ponctuel, qu'ils monnaieront au prix fort.

• Gouvernement minoritaire conservateur:

  Si personne ne parvient à former de coalition, les conservateurs, en tant que parti disposant du plus grand nombre de sièges (306), formeront un gouvernement minoritaire. Le DUP est susceptible de les soutenir et ils pourraient aussi bénéficier d'un soutien ponctuel d'autres petits partis.