Vers une reconnaissance européenne des produits non agricoles remarquables
A l’origine une réflexion de la Commission européenne. Il existe un énorme savoir-faire, des produits industriels et artisanaux qui ne sont pas reconnus mais qui correspondent à des territoires, des histoires, bref à un patrimoine. Or ces produits ne sont pas valorisés au sein même de l’Union européenne. Chacun doit se débrouiller dans son coin, pour être reconnu pays par pays. De plus, tous les états n’ont pas cette pratique de reconnaissance de ce type de produits. La Commission a lancé une consultation et un Livre vert. Les résultats en sont connus depuis janvier dernier. On va vers un système unique de reconnaissance européen. C’est une députée française la radicale de gauche Virginie Rozière qui est au Parlement européen chargée du dossier, elle prépare un rapport.
L’affaire n’est pas aussi simple que cela. Elle aura le mérite, si cette nouvelle Indication Géographique était crée de montrer que l’Europe protège ce type de savoir-faire, de patrimoine et qu’elle ne serait donc pas uniquement ce monstre froid, mondialisé, libéral à tous crins. Mais ce travail se fait aussi dans un contexte, celui de l’Organisation mondiale du Commerce. Selon une étude commandée par la Commission européenne, les instruments juridiques seraient pour le moment insuffisants, il faut aller de l’avant.
Les difficultés techniques ? L’établissement clair du lien entre le produit et le territoire, la création d’un cahier des charges simple pour les entreprises qui sont souvent des PME, l’instauration de mécanismes de contrôle qui assurent la sécurité et l’information du consommateur sans freiner toute créativité chez l’entrepreneur.
Et c’est pourquoi, sans doute la Commission européenne, alors qu’il semble qu’il y ait une forme d’accord préalable sur ce dossier a confié à Virginie Rozière, un rapport d’initiative non législatif, mais chargé de nettoyer le terrain !
Ce dossier est un dossier très intéressant car il se trouve au carrefour de plusieurs intérêts. Celui de l’institution européenne car cette reconnaissance européenne pour ces produits (et ils sont nombreux) permettrait d’avancer encore un peu plus dans l’achèvement du marché unique. Celui des consommateurs car ces produits sont gages de qualité. Celui des producteurs dont le travail serait rendu plus visible et plus protégé. Le verre de Murano, la tapisserie d’Aubusson et bien d’autres encore, ont sans doute encore de beaux jours européens devant eux.
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