Union européenne : retour sur plus de 60 ans de présidences françaises

Les présidents français ont piloté l'Union européenne à 12 reprises, avec un certain style. En 1959, pour la première présidence moins de 15 ans après la Seconde Guerre Mondiale, le général de Gaulle posait les premiers jalons de ce qui deviendra le couple franco-allemand. Il disait alors y voir "peut-être la gloire de la civilisation de demain". 15 ans plus tard, l'Europe doit se structurer, Valéry Giscard d'Estaing institue donc des sommets réguliers entre chefs d'États. 

Réagir aux imprévus et imposer une vision 

Souvent, la France est attendue au tournant. "Il y a un paradoxe et une contradiction souvent chez nos partenaires, qui d'un côté parlent d'arrogance française, et quand la France ne propose pas d'idée se précipitent à Paris pour [demander] ce qu'il se passe", analyse l'ancien ambassadeur de France à Bruxelles (Belgique), Pierre Vimont. 

La présidence, c'est aussi pouvoir réagir aux imprévus. Nicolas Sarkozy en a fait l'expérience en 2008, lors de la dernière mandature française : la guerre en Géorgie avait éclaté quelques semaines après sa prise de fonction. Les présidences sont également l'occasion d'imposer une certaine vision. En ce sens, le discours de 1995 de François Mitterand, déclarant que "le nationalisme, c'est la guerre", était resté dans les mémoires.