En Moldavie, le "oui" l'emporte de peu dans un référendum clé pour la candidature du pays à l'Union européenne

Le scrutin s'est déroulé dans un climat d'"interférence sans précédent" de la part de la Russie, a estimé la Commission européenne.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La présidente moldave, Maia Sandu, lors d'une conférence de presse à son siège de campagne, à Chisinau (Moldavie), le 21 octobre 2024. (DANIEL MIHAILESCU / AFP)

Le résultat est resté incertain jusqu'au bout. Le "oui" l'a emporté en Moldavie lors d'un référendum sur l'inscription dans la Constitution de l'objectif d'entrée du pays dans l'Union européenne. La proposition a été approuvée d'un cheveu (50,46%) selon les résultats définitifs dévoilés lundi 21 octobre, au lendemain du vote. Le "non" avait fait la course en tête pendant une large partie du dépouillement.

Malgré l'issue positive, ce résultat extrêmement serré est un camouflet pour la présidente moldave pro-européenne, Maia Sandu, qui joue parallèlement sa réélection dans une élection présidentielle dont le premier tour avait également lieu dimanche. Ces scrutins sont assombris par des accusations d'ingérence russe, "catégoriquement" rejetées par le Kremlin.

Le "non" au référendum a gardé une nette avance pendant plusieurs heures après la fermeture des bureaux, mais le décompte des bulletins des Moldaves de l'étranger a permis de renverser in extremis la tendance.

Dans sa première réaction officielle, dans la nuit de dimanche à lundi, Maia Sandu a dénoncé "une attaque sans précédent contre la démocratie" et promis de "ne pas plier". "Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d'euros, de mensonges et de propagande" pour "piéger notre pays dans l'incertitude et l'instabilité", a déclaré la cheffe d'Etat à la presse, le visage grave.

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a exigé des "preuves" concernant ces "graves accusations", avant de dénoncer des "anomalies" dans le décompte des voix au référendum. 

La présidente sortante en tête du premier tour

Parallèlement, la candidate de 52 ans est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 42% des voix. Au second tour, le 3 novembre, elle affrontera Alexandr Stoianoglo, ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, qui fait mieux que prévu avec environ 26% des suffrages.

Maia Sandu, qui a tourné le dos à Moscou après l'invasion de l'Ukraine voisine et a porté à Bruxelles la candidature de son pays, avait convoqué le référendum constitutionnel pour valider sa stratégie et déterminer le "destin" de cette ex-république soviétique de 2,6 millions d'habitants.

Mais son pari a tourné court. Car même si le "oui" l'emporte finalement de justesse, ce résultat, sans remettre en cause les négociations d'adhésion avec les Vingt-Sept, "affaiblit en quelque sorte l'image pro-européenne de la population et le leadership de Maia Sandu", commente le politologue français Florent Parmentier, spécialiste de la région, auprès de l'AFP.

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