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Commission européenne : en pleine polémique, l'Américaine Fiona Scott Morton renonce au poste d'économiste en chef de la direction de la concurrence

La nomination de cette ancienne conseillère de géants technologiques américains comme Apple, Amazon et Microsoft avait provoqué un tollé.
Article rédigé par franceinfo
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Le bâtiment de la commission européenne, à Bruxelles, le 27 octobre 2020. (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS / AFP)

Elle jette l'éponge. L'économiste américaine Fiona Scott Morton, nommée pour devenir économiste en chef à la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, a fait savoir mercredi 19 juillet qu'elle se retirait du processus de recrutement en raison d'une "controverse politique". Sa nomination par la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait provoqué une levée de boucliers à travers l'Union européenne (UE), plusieurs responsables dénonçant le recrutement d'une non-Européenne, longtemps employée par des géants de l'industrie technologique américaine.

Dans une lettre envoyée à Margrethe Vestager, que cette dernière a dévoilé mercredi matin sur Twitter, Fiona Scott Morton se dit "honorée" d'avoir été sélectionnée pour ce poste qu'elle refuse à cause du manque de "soutien" du reste de l'Union européenne. "Il m'est apparu que la meilleure chose à faire était de me retirer et de ne pas prendre le poste d'économiste en chef", a écrit l'économiste qui avait conseillé le gouvernement de Barack Obama, mais aussi les entreprises Apple, Meta et Microsoft.

Des craintes d'ingérence et de conflit d'intérêts

Des élus européens de tous bords dénonçaient à la fois un risque de conflit d'intérêts et celui d'une ingérence américaine au cœur des institutions européennes. La nomination de Fiona Scott Morton survient au moment où l'UE doit mettre en œuvre de nouvelles législations ambitieuses pour réguler le secteur du numérique, après l'adoption des récents règlements DMA (Digital Markets Act) et DSA (Digital Services Act)

"Embaucher une économiste en chef qui est une ancienne lobbyiste des Gafam au moment où l'Union européenne veut réguler ces Gafam, c'est un problème", a, lui aussi, pointé le député européen conservateur Geoffroy Didier sur franceinfo. Le président français Emmanuel Macron a lui aussi émis des réserves concernant ce recrutement, se disant "dubitatif" mardi, au sortir d'un sommet à Bruxelles.

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