Loi sur "l'influence étrangère" en Géorgie : la communauté internationale dénonce un texte qui va "dans la mauvaise direction"

L'Union européenne appelle la Géorgie à retirer la loi adoptée mardi. L'Otan et l'ONU ont également critiqué le texte, inspiré d'une législation utilisée pour intimider l'opposition en Russie.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestante contre la loi sur "l'influence étrangère" à Tbilissi en Géorgie, le 15 mai 2024. (GIORGI ARJEVANIDZE / AFP)

"Nous demandons instamment à la Géorgie de changer de cap et de respecter le droit de manifester pacifiquement." L'ONU ainsi que l'Union européenne et l'Otan ont critiqué mercredi 15 mai l'adoption d'une loi controversée sur l'"influence étrangère" en Géorgie, inspirée d'une législation russe.

"La décision du gouvernement géorgien d'adopter une législation sur les 'agents étrangers' est un pas dans la mauvaise direction et éloigne la Géorgie de l'intégration européenne et euro-atlantique", a déclaré la porte-parole de l'Otan, Farah Dakhlallah, sur le réseau social X.

"Les autorités et les législateurs ont choisi d'ignorer les nombreux avertissements des défenseurs des droits humains et des organisations de la société civile", a pour sa part déploré le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk. "Les impacts sur les droits à la liberté d'expression et d'association en Géorgie risquent malheureusement désormais d'être importants", déclare le responsable onusien, qui "regrette profondément" l'adoption de cette loi.

Un obstacle sur le chemin d'une adhésion

La loi sur l'"influence étrangère" "a un impact négatif sur les progrès de la Géorgie dans son cheminement vers l'Union européenne", a jugé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, dans un communiqué publié conjointement avec le reste de la Commission. "Le choix de la prochaine étape est entre les mains de la Géorgie", souligne ce texte, qui ajoute que la loi est "contraire aux valeurs et aux normes essentielles de l'UE". Bruxelles appelle ainsi la Géorgie à retirer le texte.

La Maison Blanche s'est déjà dite "profondément préoccupée" par la situation mardi, et avait averti que les Etats-Unis pourraient "réévaluer" leur relation avec ce pays du Caucase. La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, proeuropéenne et en conflit ouvert avec le gouvernement, devrait mettre son veto au texte, mais le parti au pouvoir assure avoir assez de voix pour passer outre. Des manifestations sont organisées depuis plus d'un mois pour demander le retrait du texte et sont violemment réprimées.

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