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Un ministre belge veut recenser les nouveaux "barbus" pour lutter contre la radicalisation

L'instruction ne passe pas du côté des assistants de justice qui ne veulent pas "se transformer en indicateurs de la police", a réagi vendredi un responsable du syndicat chrétien CSC.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Rachid Madrane, ministre belge chargé de l'Aide à la jeunesse et des Maisons de justice en Wallonie et à Bruxelles, le 14 mars 2014. (ERIC LALMAND / BELGA MAG)

Un ministre belge a demandé à des auxiliaires de justice de recenser les signes de radicalisation, notamment en signalant les nouveaux "barbus". Une annonce qui a provoqué l'émoi, vendredi 13 mars, de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC).

Des agents priés de dresser un inventaire

En début de semaine, les quelque 700 agents des "Maisons de justice" de la partie francophone du pays reçoivent un e-mail, relate Le Vif. Ces agents qui assurent notamment le suivi de personnes en liberté conditionnelle ou effectuant des travaux d'intérêt général se voient demander de dresser un inventaire "précis" des individus ayant "manifesté des signes de radicalisation"

L'e-mail provient des services de Rachid Madrane, ministre chargé de l'Aide à la jeunesse et des Maisons de justice en Wallonie et à Bruxelles. Les fonctionnaires sont appelés à répertorier, dans un délai de trois jours, tout "changement d'attitude", tels que "ne plus vouloir serrer la main d'une femme, devenir barbu ou s'habiller en respectant les critères du coran alors que ce n'était pas le cas auparavant, abandon d'activités ludiques que la personne aimait faire avant, etc.".

"Petite maladresse"

Mais l'instruction ne passe pas. "Ce n'est pas le rôle des assistants de justice, ils ne vont pas se transformer en indicateurs de la police", réagit vendredi un responsable du syndicat chrétien CSC, Xavier Lorent, regrettant que les critères énoncés soient "subjectifs" et qu'ils "ne visent qu'une sorte de radicalisme".
 
"Je ne souhaite pas faire de ces assistants de justice des indicateurs", rétorque le ministre. L'objectif est de "connaître l'ampleur du phénomène" de radicalisation afin "d'organiser en conséquence les formations" qui seront prodiguées aux assistants de justice, explique-t-il. Ce ne sont pas les signes physiques qui "déterminent la radicalisation d'une personne" mais bien ceux liés au comportement, comme "l'isolement d'une personne par rapport à son entourage", plaide-t-il, tout en reconnaissant une "petite maladresse" de la part de son administration.

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