Un homme accusé d'avoir abattu un détenu se suicide au matin de son procès
Marcel Egea, 58 ans, devait être jugé pour avoir tué un détenu depuis l'extérieur de la prison de Varces, dans l'Isère, en 2008.
Marcel Egea, qui devait être jugé pour avoir tué un détenu en 2008 dans la prison de Varces, en Isère, s'est suicidé vendredi 27 avril au matin de l'ouverture de son procès. Il était incarcéré à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas. C'est Le Dauphiné libéré qui a révélé l'information, ensuite confirmée par une source judiciaire.
Un meurtre inédit dans sa forme
Le 28 septembre 2008, peu avant 17 heures, Sghaïr Lamiri, 29 ans, est touché de cinq balles alors qu'il se trouvait dans la cour de promenade de la prison de Varces. Il meurt quasiment sur le coup. Les coups de feu proviennent d'un tireur embusqué, positionné sur une colline surplombant l'établissement pénitentiaire. Un quart d'heure après les faits, la police arrête Marcel Egea, 58 ans. L'homme portait sur lui un fusil de chasse à lunette Remington, dont le canon était encore chaud, et était vêtu d'une tenue de camouflage. Il a prétendu alors être venu cueillir des champignons. Il s'agit de la première fois en France qu'un prisonnier est abattu par un tireur posté à l'extérieur d'une prison.
Des incidents avaient alors éclaté dans l'établissement, des détenus refusant de regagner leurs cellules et d'autres provoquant un incendie. La ministre de la Justice d'alors, Rachida Dati, s'était rendue sur place le jour-même.
Une victime liée à la guerre des gangs grenobloise
Sghaïr Lamiri purgeait une peine de huit années d'emprisonnement pour vols à main armée. Il était lié à l'un des clans qui s'affrontaient dans des règlements de comptes sanglants dans l'agglomération grenobloise depuis plusieurs années. D'après des informateurs de la police, Sghaïr Lamiri était tenu pour responsable d'un guet-apens monté en avril 2007 en Isère, à Champagnier. Au cours de ce piège, un homme était mort et un autre avait été blessé grièvement. Un troisième, Mourad Bouziane, en avait réchappé. Des renseignements anonymes ont désigné ce dernier comme le commanditaire de cette opération inédite pour laquelle Marcel Egea aurait été engagé.
Ce dernier était accusé d'"association de malfaiteurs" et de "meurtre et tentative de meurtre en bande organisée en récidive légale", puisqu'il avait déjà été condamné en 1978 à 20 ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre lors d'un braquage.
Mourad Bouziane est poursuivi pour "complicité", et deux intermédiaires sont mis en examen notamment pour "recel du produit du crime de meurtre en bande organisée" et "remise illicite d'objets à détenu". A la suite du suicide de Marcel Egea, le procès, qui devait durer jusqu'au 16 mai, a été reporté.
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