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Un couple de milliardaires sauveteurs de migrants en Méditerranée

Le week end du 1er mai, le Phoenix a repris la mer. Le bateau, affrété par le couple Catrambone a secouru près de 500 personnes en deux jours de navigation entre Sicile et Libye. Leur fondation, le MOAS, est devenue un partenaire incontournable pour sauver les migrants.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
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«Le Phénix» navire de MOAS lors de la campagne 2014. (MOAS)

Christopher et Regina Catrambone ont fait fortune dans l’assurance à la fin des années 2000. Installés à Malte, ils vivent avec effroi les noyades de 400 migrants près de l’île de Lampedusa en 2013. Ni une ni deux, ils créent le MOAS pour Migrant Offshore Aid Station (station d’aide en mer pour migrant).
 
En fait, tout repose sur un navire de 40 mètres, le Phoenix. A bord, un équipage formé de marins professionnels, de spécialistes en secours maritimes, médecins ou pas et d’anciens militaires. Le directeur Martin Xuereb est Maltais, ancien officier, tout comme le chef des opérations à bord, Marco Cauchi.
 
La première mission a lieu en aout 2014. En deux semaines, le Phoenix a secouru 1500 migrants. Au final, la campagne 2014 aux côtés des navires de l’opération Mare Nostrum s’achèvera sur le chiffre ahurissant de 3000 migrants secourus en 60 jours de mer.
 
Une efficacité que Christopher Catrambone met sur le compte de la vaste opération navale qui a mobilisé des dizaines d’unités le long des côtes libyennes. Mais pour 2015, il craint que le Phoenix soit bien le seul navire civil, et puisque mandaté pour déposer les réfugiés à terre, il sera bien loin des zones de naufrage. En tout cas pour la campagne 2015, MOAS s''est associé à Médecins sans frontières.
 
L’inquiétude vient aussi de l’International chamber of shipping (ICS) par la voix de son Secrétaire Général Peter Hinchliffe. Ce dernier craint que les cargos ne respectent plus l’obligation de porter secours. En effet, certains bateaux ont dû embarquer parfois jusqu’à 500 naufragés, mettant ainsi la santé de l’équipage en danger.
 
«Fière de MOAS et de MSF, 476 rescapés en deux jours» a tweeté Maria Luisa, la fille du couple 

L’opération Triton qui a succédé à Mare Nostrum n’est pas globalement bien accueillie. Manque de moyens, la critique revient fréquemment. Pourtant Frontex gère un budget mensuel de trois millions d’euros. Elle peut compter sur sept navires, deux avions et un hélicoptère. Selon Le Monde, huit pays européens ont confirmé apporter leur soutien à l’opération. Fin avril, la Commission européenne a décidé de prolonger Triton jusqu’à la fin de l’année, en lui allouant un budget de 18 millions d’euros.

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