Un centre éducatif allemand en Roumanie accusé de "traitements humiliants et dégradants" sur des adolescents
Des perquisitions ont été menées chez huit personnes, dont le couple d'Allemands responsables du centre, mais aucune interpellation n'a eu lieu.
Une structure éducative accueillant des adolescents allemands en Roumanie est accusée de mauvais traitements infligés à ses jeunes pensionnaires, a annoncé mardi 27 août, le parquet de Bucarest. La justice roumaine a mené des perquisitions aux domiciles de huit personnes, dont le couple d'Allemands responsables du centre, dans le cadre d'une enquête les visant pour avoir réduit des adolescents, âgés de 12 à 18 ans, à une condition proche de "l'esclavage" en leur infligeant "de graves violences", selon le parquet.
La structure mise en cause accueillait depuis plusieurs années des adolescents allemands pour des séjours de réinsertion sociale, dans la région rurale des Maramures. Le public était constitué de mineurs souffrant de troubles du comportement ou de dépendance à la drogue. Sur son site, le centre explique organiser des activités "éducatives et récréatives, au milieu de la nature", sous la surveillance d'experts en pédagogie et en psychologie.
Un centre financé par l'Allemagne
Mais les jeunes étaient empêchés de communiquer avec leurs familles, séquestrés, privés de nourriture, soumis à des "traitements humiliants et dégradants" ou des travaux dépassant leur capacité physique, ont précisé les procureurs, selon qui ces faits auraient eu lieu entre 2014 et août 2019. "Ce soi-disant programme social, financé par l'Etat allemand, fondé et coordonné par un suspect d'origine allemande, avait obtenu une licence de fonctionnement de la part du ministère roumain du Travail, pour la période 2016-2021", selon la même source.
Aucune interpellation n'a été menée et aucune inculpation n'a été prononcée à ce stade. Selon les procureurs, une partie des mineurs concernés ont été identifiés et placés temporairement dans des foyers du département de Maramures alors que l'enquête se poursuit.
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