Cet article date de plus de huit ans.

Ukraine : un an après Minsk, le cessez-le-feu violé "presque toutes les nuits"

Un an après la signature des accords de Minsk censés imposer un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, la ligne de front s’est stabilisée mais les tirs continuent.
Article rédigé par Damien Triomphe
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Un camp militaire sous les tas de terre des tranchées bétonnées où vit la division près d'Artemisk  © Damien Triomphe)

12 février 2015 : rebelles prorusses et Kiev signent les accords de Minsk qui prévoient un cessez-le-feu et la reprise par l'Ukraine du contrôle de sa frontière avec la Russie. Et pourtant un an après, la guerre entre l’armée ukrainienne et les rebelles indépendantistes continue. 

Ukraine : un an après Minsk, le cessez-le-feu violé "presque toutes les nuits" - reportage de Damien Triomphe le long de la ligne de front dans le Donbass

Environ 50.000 soldats ont été mobilisés par le gouvernement de Kiev mais ils ont de plus en plus de mal à supporter la situation. A quelques kilomètres d'Artemivsk, sur la ligne de front, on aperçoit de la route quelques gros tas de terre et un drapeau bleu et jaune ukrainien.

Une division de soldats est positionnée dans les tranchées bétonnées, commandée par Mikhaitch. Pour lui, "les rebelles, de l’autre côté de la ligne de front, ne respectent pas les accords". Presque toutes les nuits, l’OSCE enregistre des violations du cessez-le-feu sans jamais dire qui tire le premier. "Dans la journée, des groupes d’adversaires pénètrent sur le territoire, poursuit Mikhaitch. I ls étudient nos positions, ils transmettent l’information et dans la nuit, nous sommes la cible de coups d'artillerie."

"On fait la guerre pour l'indépendance de l'Ukraine mais on ne sait pas comment s'y prendre" 
— Ilia Titko, lieutenant de l'armée ukrainienne

Les tirs sur les militaires n’ont jamais cessé, sauf durant quelques périodes calmes, par exemple l’été dernier ou encore pendant les fêtes de fin d’année. Ilia Titko est le lieutenant d’un bataillon motorisé positionné dans le secteur : "Nous, on est prêts à attaquer, à écraser nos ennemis. Mais on ne reçoit pas l’ordre d’attaquer. Tous nos armements lourds sont loin de la ligne de front. Et nous avons des armes à feu légères. Les hommes sont frustrés ! On fait la guerre pour l’indépendance de l’Ukraine mais c’est très difficile pour nous de comprendre comment faire cette guerre." Ce qu'il espère comme beaucoup, c'est un changement de stratégie de la part de Kiev.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.