Ukraine : pas d'invasion russe à craindre, selon l'Otan
L'est de l'Ukraine sera-t-il occcupé par les forces russes ? Rien n'est moins sûr aujourd'hui... C'est du moins l'avis - autorisé - émis par le commandant en chef des forces de l'Otan, le général Philip Breedlove. Devant un parterre de diplomates et de militaires, le général s'est laissé aller à quelques considérations géostratégiques.
Contrairement à ce qu'il pensait il y a encore quelques jours, il estime désormais que la Russie parviendra à ses fins sans avoir besoin d'occuper militairement l'est de l'Ukraine. Il y a, selon lui, des forces spéciales russes sur place, et ça suffit : celles-ci sont là pour provoquer des troubles. Voilà qui bat en brèche la position officielle du Kremlin, selon laquelle la rébellion contre Kiev est le seul fait d'Ukrainiens.
"Poutine pourrait atteindre ses objectifs dans l'est de l'Ukraine et ne jamais faire traverser la frontière à ses forces"
Comme ce qui s'est passé, dit-il, en Crimée en mars dernier - et qui a abouti à ce référendum sur le rattachement de la région à la Russie. "Rappelons que Poutine niait leur présence et que désormais il reconnaît leur présence en Crimée. Avec le temps ce sera la même chose pour l'Ukraine." Et d'insister : "Ce que nous avons vu en Crimée se reproduit à l'identique dans l'est de l'Ukraine."
Le général Breedlove confesse ensuite s'être un peu trompé. En massant des troupes à la frontière, la Russie a pu laisser croire qu'elle allait intervenir militairement en Ukraine, pour officiellement protéger les populations russophones. "Je pense désormais que Poutine pourrait atteindre ses objectifs dans l'est de l'Ukraine et ne jamais faire traverser la frontière à ses forces. Je pense que le plus probable, désormais, est qu'il continue à faire ce qu'il fait, discréditer le gouvernement, provoquer des troubles et ouvrir la voie à un mouvement séparatiste."
Plus de 30 insurgés tués lundi
Dans le même temps, le ministre de l'Intérieur ukrainien, Arsen Avakov, a annoncé dans la nuit de lundi à mardi que plus de 30 pro-russes et quatre soldats ukrainiens avaient été tués et blessés dans les récents combats dans la zone de Slaviansk. "Il y avait beaucoup (de gens) de Crimée et de Russie ", y compris des "Tchétchènes ", a-t-il expliqué.
Ce mardi, sans donner d'explication, le service de l'aéroport de Donetsk a annoncé que tous les vols de l'aéroport de Donetsk sont "temporairement suspendus ".
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