Turquie : le Premier ministre durcit le ton
La situation ne risque pas de s'apaiser
en Turquie. Le chef du gouvernement, Recep
Tayyip Erdogan, qui rentre dans son pays ce jeudi soir, a expliqué à Tunis
qu"il ne cédera pas aux revendications des manifestants de la place Taksim.
Le Premier ministre turc entend poursuivre son projet immobilier à Istanbul.
Ces travaux sont à l'origine de la contestation qui a débuté vendredi dernier un peu
partout en Turquie. Les manifestants
refusent que les arbres du parc Gezi soient coupés pour construire une
caserne et un centre commercial à Istanbul. Mais pour Recep Tayyip Erdogan ce
projet "respecte l'histoire, la culture et l'environnement (...). Ce que
nous faisons, c'est protéger les droits de la majorité et préserver la beauté
d'Istanbul". Le Premier ministre turc a donc martelé que le projet urbain
serait mené à bout.
Le discours
du Premier ministre pourrait galvaniser les manifestants
Ce discours risque de mettre encore plus le feu aux poudres. Même si Recep Tayyip
Erdogan souligne qu'il ne considère pas les écologistes comme des fauteurs de
troubles. Le chef du gouvernement turc accuse des extrémistes impliqués dans le
terrorisme de figurer parmi les protestataires. D'autre part, Recep Tayyip
Erdogan indique que sept étrangers impliqués dans les troubles ont été arrêtés
et présentés devant la justice turque. Il dément, par contre l'implication de
diplomates étrangers.
Deux étudiantes françaises ont été arrêtées la semaine
dernière, l'une d'elle a été remise en liberté. A travers son discours à Tunis,
le Premier ministre turc cherche à discréditer la contestation qui dure depuis
une semaine maintenant. Mais l'effet inverse pourrait se produire. Et il pourrait avoir un accueil chahuté dans la soirée pour son retour
en Turquie.
La France dénonce ce jeudi, la répression policière en Turquie. Depuis sept jours : "la répression
policière a fait deux morts, 2.000 blessés, 1.700 arrestations
temporaires, c'est trop! Aucune démocratie ne peut se construire sur la
répression de ceux et celles qui s'expriment dans la rue. Le droit de manifester,
le droit de s'opposer, doit être respecté" , a déclaré le ministre délégué
aux affaires européennes, Thierry Repentin, devant les sénateurs.
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