La question des travailleurs détachés sur la table de l'Union européenne
Une réunion des ministres du Travail de l'Union européenne va notamment porter sur les règles qui encadrent les travailleurs détachés. Pour décrypter cela, le journaliste de France 3 Hervé Godechot est en plateau.
Les 27 États membres de l'Union européenne sont divisés sur la question des travailleurs détachés. Emmanuel Macron a quant à lui fait de ce dossier une priorité. "Son objectif est de lutter contre le dumping social", annonce en plateau Hervé Godechot, journaliste de France 3. La directive qui autorise les travailleurs détachés date de 1996, lorsque l'UE comptait 15 pays. "Mais en 2007, l'Europe est passée à 27 membres, intégrant des pays comme la Pologne ou la Bulgarie, où le coût du travail est très inférieur à celui des pays les plus riches. Et c'est là que ça a dérapé", explique-t-il.
300 000 travailleurs détachés illégaux en France
Et d'ajouter : "En France, il y a 285 000 travailleurs détachés, principalement dans le BTP". La France est le pays qui en accueille le plus dans l'UE après l'Allemagne. "Ils doivent toucher au moins le SMIC, mais les cotisations sociales sont celles du pays d'origine ; pour les Français, c'est 90% du salaire ; pour les Bulgares, 33%", indique-t-il. "Et puis surtout, il y a les fraudes : il y aurait jusqu'à 300 000 travailleurs détachés illégaux en France, non déclarés, sous-payés... Des mesures ont été prises : des amendes contre les employeurs et les clients ou encore l'instauration d'une carte professionnelle obligatoire dans le BTP", énumère-t-il. "Mais ça ne suffit pas : la France et plusieurs de ses partenaires exigent de nouvelles règles, par exemple, les mêmes primes pour tous". Il faut toutefois rappeler que la France n'est pas opposée au principe du travail détaché. "Au contraire, d'autant que nous envoyons nous aussi de nombreux travailleurs détachés dans le reste de l'Europe : 140 000 par an, ce qui nous place juste derrière la Pologne et l'Allemagne", conclut le journaliste.
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