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Traité de Lisbonne : l'Europe suspendue à l'Irlande

Les trois millions d'électeurs irlandais sont appelés aux urnes pour se prononcer sur le traité de Lisbonne, successeur du traité constitutionnel européen. L'Irlande est le seul pays européen à passer par le référendum. Et dans les derniers sondages, le "oui" et le "non" sont au coude-à-coude.
Article rédigé par franceinfo
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Une journée pour réfléchir. Hier, les Irlandais ont été sevrés de leur dose quotidienne de campagne électorale. Pas un mot sur le traité de Lisbonne à la radio, à la télévision, ou dans la bouche des politiques. Seuls les titres de la presse écrite rappelaient que l'Europe retient son souffle en attendant ce soir, les résultats du vote des Irlandais.

Comme lors du référendum de 2005 en France, les tenants du “oui” affirment qu'il n'y a pas de plan B. Ce que réfutent les partisans du “non”. “Un meilleur traité est possible”, estime l'homme d'affaires Declan Ganley, l'un des fers de lance du non.

L'Irlande est le seul des 27 pays à avoir choisi le référendum pour ratifier le traité de Lisbonne. Les autres pays, échaudés par les coups de vent français et néerlandais qui ont coulé le traité constitutionnel, ont préféré la voie parlementaire. 15 l'ont déjà adopté. Et la perspective d'un non irlandais fait trembler les responsables bruxellois.

Si le non l'emportait, plusieurs scénarios pourraient se profiler. Soit les Irlandais revotent rapidement sur un traité aménagé, comme ils l'avaient fait pour Nice en 2002. A l'époque, le nouveau texte garantissait leur neutralité militaire. Mais cette fois, au vu des arguments du non, il est difficile de déterminer ce qui pourrait faire revirer ses partisans.

Deuxième solution, celle du statu quo. C'est à dire rester au traité de Nice avec ses inconvénients, et notamment la règle de l'unanimité. La troisième possibilité est rejetée par les responsables européens : renégocier le traité de Lisbonne. Mais ils excluaient déjà de renégocier le traité constitutionnel...
_ Enfin, l'Irlande pourrait négocier une participation à géométrie variable à l'UE. Le Danemark l'a fait en obtenant des dérogations sur la défense et la monnaie unique après le traité de Maastricht en 1992.

Grégoire Lecalot avec agences

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