Tractations au Royaume-Uni : Nick Clegg tend la main aux Conservateurs
Dans la situation d'un "Parlement suspendu'', les conventions constitutionnelles veulent que la reine Elizabeth II offre au Premier ministre sortant, c'est-à-dire Gordon Brown, la première chance de former un gouvernement stable, même si son parti remporte moins de sièges que l'opposition.
_ C’est la pire défaite des Travaillistes aux législatives depuis 1987, mais Gordon Brown veut rester au pouvoir car la Grande-Bretagne a besoin d'un "gouvernement stable, fort et épris de principes" pour sortir de la crise économique.
_ L’actuel résident du 10 Downing Street pourrait donc tenter de former un gouvernement en s’associant aux libéraux-démocrates de Nick Clegg. Mais même en cumulant leurs sièges, le Labour et les "Lib-Dem'' n'obtiendraient pas les 326 sièges synonymes de majorité.
Et ce matin, Nick Clegg tend la main aux Conservateurs, plus légitimes selon lui pour gouverner. "Il semble ce matin que c'est le Parti conservateur qui a obtenu le plus de voix et de sièges, même sans majorité absolue, et c'est pourquoi je pense que c'est au Parti conservateur de prouver qu'il est en mesure de former un gouvernement, dans l'intérêt national, "a déclaré le chef de file des libéraux-démocrates.
Cette hypothèse, David Cameron l'a envisagée, et le chef des Tories pourrait aussi solliciter des partis mineurs de droite comme les nationalistes d'Irlande du Nord, d'Ecosse et du Pays de Galles ou les unionistes. Mais il faut pour cela que Gordon Brown démissionne.
_ Dernier cas de figure, David Cameron forme un gouvernement minoritaire mais ne parvient pas à obtenir suffisamment de voix pour approuver son programme, ou si un pacte avec un autre parti échoue, de nouvelles élections pourraient être organisées rapidement.
Pour les aider dans ces tractations qui promettent d'être laborieuses, les chefs de partis se tourneront vers ce qu'on appelle les trois "Mandarins' du "Triangle d'or" : monarchie-gouvernement-Parlement c'est-à-dire le secrétaire général du gouvernement Gus O'Donnell, Christopher Geidt, secrétaire particulier de la Reine, et Sir Jeremy Heywood, secrétaire permanent du "10".
_ Leur rôle sera de veiller à ce que les trois candidats la jouent "fair-play" pour éviter un désordre électoral qui éclabousserait Elisabeth II.
Pour compliquer encore la tâche, la commission électorale a annoncé qu’elle mènerait une enquête sur plusieurs dysfonctionnements dans les bureaux de vote car beaucoup de Britanniques n’ont pas pu voter. Ce qui pourrait remettre en cause certains résultats.
Sandrine Etoa-Andegue, avec agences
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