Sylvie Guillaume, tout pour les libertés civiles
·
Sylvie
GUILLAUME
· Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates
vice-présidente
· FranceParti socialiste
Née le 11 juin 1962, Antony
http://www.sylvieguillaume.eu/
Je sais, le titre fait un peu pompeux. Mais notre brave devise nationale illustre bien les combats de Sylvie Guillaume au sein de ce Parlement européen. Et le mot combat n’est pas toujours exagéré.
Liberté, Sylvie Guillaume est membre de la commission LIBE de l’assemblée. L’immigration, le droit d’asile, les droits des réfugiés, les sujets et les combats sont nombreux. L’égalité, elle travaille aussi sur le handicap, l’égalité hommes femmes, la lutte contre l’homophobie. La fraternité, Sylvie Guillaume assure au sein de son groupe politique, les Socialistes et Démocrates, un groupe de travail sur la montée de l’extrême droite et des populismes en Europe. Je n’oubliais pas son travail sur la situation des Roms en lien aussi avec son action locale. Car à Lyon elle est aussi adjointe au maire chargée des affaires sanitaires et sociales et de la solidarité (elle ne se représentera plus). Et le dossier des Roms est sujet à fortes discussions dans l’agglomération.
Vice-présidente de son groupe politique, déléguée à l’Europe des citoyens, elle veut continuer son travail de parlementaire mais n’est pas tête de liste ce qui sans doute la chagrine, mais discrètement. Car Sylvie Guillaume, capable pourtant de coups de gueule, ne s’attarde pas vraiment dans la cuisine politique. Elle pense avoir autre chose à faire. Elle n’a sans doute pas tord.
Pensez-vous avoir joué un rôle important dans cette mandature ? Avoir été écoutée ?
Pour être écouté-e au Parlement européen, il faut être présent-e,
impliqué-e et maîtriser les dossiers, car en effet un parcours
politique à l'échelle européenne s'inscrit dans le temps long. Pour ma
part, ce premier mandat a d’abord été l'occasion d'installer une
crédibilité auprès des autres députés pour ensuite acquérir
suffisamment d'influence. De ce point de vue, je pense que le contrat
a été rempli.
Être rapporteur-e offre une position privilégiée pour défendre au
mieux les intérêts des citoyens, en particulier durant les
négociations avec le Conseil. A cet égard, j'ai engrangé plusieurs
réussites sur des rapports compliqués et longs à négocier. Mon
élection à la Vice-Présidence du Groupe S&D à mi-mandat a également
souligné la confiance que m'accordent mes collègues.
Votre plus belle réussite, fierté, gros coup ?
Le vote de mon rapport sur les procédures d'asile en juin dernier a
été un très beau succès politique et personnel. Dès mon élection en
2009, j’ai souhaité rejoindre la Commission Libertés civiles pour
m'investir dans cette réforme de l'asile. Après plus de trois ans de
négociations face à un Conseil ancré sur ses positions, nous sommes
finalement parvenus avec le nouveau Régime d'asile européen commun, à
doter l'Europe de règles plus protectrices et plus justes pour les
demandeurs. Pour ne citer que quelques unes des avancées contenues
dans le rapport, nous avons obtenu
: la protection des mineurs non accompagnés et des personnes
vulnérables, l'accès à un conseil juridique pour les demandeurs, un
meilleur encadrement du placement en détention et la limitation à un
délai général de 6 mois pour l'examen des demandes.
S'il fallait ajouter à cette réussite un grand moment de fierté
collective ce serait, sans nul doute, le rejet d'ACTA en juillet 2012.
Ce vote a prouvé que les députés européens pouvaient porter la voix
des citoyens, sanctionner un accord commercial qui favorisait
uniquement les multinationales et exiger la transparence des
négociations internationales.
Votre plus beau loupé, flop ?
Ça n'est pas du fait du Parlement mais la paralysie sur la projet de
directive non-discrimination est source d'agacement pour moi. Le
Parlement européen s'était prononcé dès 2009 en faveur d'une mise en
œuvre du principe d'égalité de traitement entre les personnes sans
distinction de religion ou de convictions, de handicap, d’âge ou
d’orientation sexuelle. Depuis plus rien … le Conseil bloque, aidé par
le silence de la droite qui avait voté contre le projet en 2009. Les
États avancent l'argument d'obstacles financiers alors que sans
adoption de cette directive, le droit européen risque d'entrer en
contradiction avec le droit international auquel l’Union Européenne
doit se conformer. Le Parlement européen a acquis de nouveaux pouvoirs
avec le Traité de Lisbonne et les députés Socialistes et Démocrates
restent très mobilisés sur le sujet, le combat n'est donc pas terminé !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.