Sommet européen : les 27 s'accordent enfin sur un pacte de croissance de 120 milliards d'euros
C'est Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois, qui a annoncé la fin du bras de fer ce matin à 5h. Bras de fer qui opposait l'Italie et l'Espagne à leurs partenaires européens pour tenter d'obtenir à l'arrachée des mesures pour alléger leurs dettes respectives. Les discussions ont duré toute la nuit, pour décrocher leur accord. Satisfaction ce matin du président du Conseil italien Mario Monti qui s'enorgueille d'"avoir stimulé le processus" par ce blocage. Leurs partenaires ont finalement cédé sur des mesures d'urgence pour les pays en difficulté financière.
Parmi ces mesures, l'une était très chère à l'Espagne : un mécanisme d'ici à la fin 2012 pour recapitaliser les banques directement, grâce à un usage plus "souple" des fonds de secours. Ils ont obtenu aussi des solutions pour faire baisser les taux d'intérêt prohibitifs.
"Améliorer le financement de l'économie"
Ces concessions ont été âprement négociées. Selon un diplomate cité par l'AFP, les échanges ont été très tendus dans ce sommet. le president de l'UE Herman Van Rompuy se serait même emporté devant le chantage espagnol et italien, alors que l'accord semblait acquis. A l'arrivée pourtant, le nouveau pacte européen est sur les rails. Un pacte pour "améliorer le financement de l'économie ", grâce à des mesures de croissance d'un montant de 120 milliards d'euros, ce qui correspond à environ 1% du PIB de l'Union. Une somme obtenue par une augmentation de la capacité de prêt de la banque européenne d'investissement de 60 milliards, la réaffectation de fonds structurels inusités et le lancement de project bonds.
Une victoire pour Hollande ?
Ce pacte de croissance, le président français l'avait promis pendant sa campagne. Et les partenaires européens de la France ont fini par s'y rallier, y compris la chancelière allemande Angela Merkel. Reste que la France et l'Allemagne sont toujours sur des positions opposées quant à la suite des événements, et notamment l'hypothèse d'une union politique. L'Allemagne la voudrait tout de suite et maintenant, et en fait même une condition à tout nouvel effort de solidarité. La France de son côté plaide pour une intégration politique "pas à pas ". L'union politique, selon Hollande, doit venir seulement après la mise en place d'une union budgétaire et une union bancaire européennes.
L'accord de cette nuit, en tout cas, a été joyeusement accueilli par les marchés. Les valeurs bancaires ont gagné 5 à 7% à l'ouverture de la Bourse de Paris. Euphorie aussi à Madrid et Francfort.
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