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Silvio Berlusconi définitivement immunisé

Le Sénat italien a voté ce soir le projet de loi sur l'immunité pénale des quatre plus hauts responsables de l'Etat, dont le chef du gouvernement, après le vote des députés voilà quelques jours. Ce texte va suspendre la procédure d'une affaire bien embarrassante pour le président du Conseil italien !
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS)

Pour user de clichés, on pourrait estimer qu'au pays de la gastronomie et de la mode, Silvio Berlusconi a réussi à se concocter une justice "à la carte" ou "sur mesure".
Le vote favorable, ce soir, du Sénat italien quant au projet de loi d'immunité pénale officialise de fait un texte qui avait déjà été approuvé par les députés, le 10 juillet.
Ce projet a été adopté par 171 voix, 128 sénateurs ont voté contre et six se sont abstenus.
_ Dans le détail, cette nouvelle loi organise l’immunité pénale des quatre figures majeures de l’Etat italien : le chef du gouvernement, le Président de la République et les Présidents des deux chambres du Parlement.

Revenu mi-mai au pouvoir, le président du Conseil s'est empressé de faire "passer" cette immunité, qui le met désormais à l'abri de toute poursuite judiciaire pendant la durée de son mandat, soit cinq ans.
_ Par ricochet, la nouvelle loi suspend aussi son procès en cours à Milan pour "corruption de témoin". Silvio Berlusconi a été poursuivi une dizaine de fois, mais jamais condamné définitivement. Il est avoir d'accusé d'avoir versé un ôt de vin d'un montant de 600.000 dollars à un avocat pour obtenir la preuve un faux témoignage

Dénoncé comme un "privilège" par l'opposition, le projet de loi a en revanche été défendu par le ministre de la Justice Angelino Alfano :
_ "Aux critiques qui ont mis en cause la rapidité avec laquelle ce
projet a été présenté", après le retour au pouvoir de Berlusconi,
"je réponds que ce texte n'est ni trop prématuré, ni trop tardif, il
est juste".

Le Cavaliere entend également s'attaquer à la rentrée aux pouvoirs des magistrats, à travers une réforme de la Justice. Encore secouée par l'opération "mains propres" des années 90, une partie de la classe politique estime excessifs les pouvoirs des juges.

Matteu Maestracci

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