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Si les vols reprennent lundi... il faudra encore être patient

Ce n'est pas parce que les aéroports vont rouvrir que tous les passagers pourront repartir : il faudra encore 24 à 48 heures pour écouler le surplus de trafic...
Article rédigé par franceinfo
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  • Comment s'organisera le réouverture des aéroports?

    Sous la coordination de l'Organisation européenne pour la sécurité de la
    navigation aérienne, Eurocontrol, les autorités de chaque pays --la DGAC en
    France-- fixeront, quand les conditions météo le permettront, l'heure à laquelle
    les vols pourront reprendre.
    "A partir de ce moment là, on reviendra à la situation normale et (chaque
    compagnie) se débrouillera", explique Pierre Sparaco, spécialiste de
    l'aéronautique et membre de l'Académie française de l'Air et de l'Espace.
    Pour la DGAC, il est "vraiment trop tôt pour parler d'un modèle de reprise
    du trafic".

    • Le retour à la normale sera-t-il immédiat ?

    Non, car les avions qui sont restés bloqués sur certains aéroports ne seront
    pas à la place où ils devraient être, les équipages non plus et les capacités
    des aéroports ne sont pas extensibles. Des décalages de vols et des retards sont
    à prévoir face à la grosse vague de départs nécessaire pour faire repartir les
    avions immobilisés.
    _ Cela "va prendre 24 heures ou 48 heures pour revenir à la normale" , estime Nicolas Hinchliffe, délégué national du syndicat national des contrôleurs
    aériens.

    De leurs côtés, les compagnies aériennes vont être confrontées à un
    véritable casse-tête opérationnel. Le problème logistique sera encore plus grand pour les long-courriers, un seul et même avion effectuant les liaisons allers-retours.
    _ Par exemple, un avion resté bloqué à New York sera en vol entre New York et
    Paris au moment où il aurait dû effectuer le vol retour Paris-New York s'il
    n'avait pas été retardé.

    Le retard sera plus facile à résorber pour une grande compagnie qui dispose
    de plus d'avions qu'une petite, mais dans tous les cas, cela ne se fera que
    graduellement: en "plusieurs jours" , selon Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports, "entre 5 et 7 jours" au vu de la situation actuelle, selon le patron du tour-opérateur Voyageurs du Monde.

    • Y aura-t-il des vols supplémentaires pour ramener les voyageurs bloqués ?

    Autant ne pas trop compter dessus. D'une part, parce que les compagnies
    aériennes n'ont pas d'avions en réserve, surtout en cette période chargée de
    vacances scolaires. D'autre part, parce que les capacités de l'espace aérien
    sont strictement limitées pour des raisons de sécurité.

    "Techniquement, le nombre d'avions qu'on mettra dans un secteur ne pourra
    pas être augmenté au-delà des capacités maximales fixées, (...) c'est un
    processus de sécurité pour éviter qu'il y ait trop d'avions en même temps et
    qu'on risque un accident", explique Nicolas Hinchliffe.

    Or, en temps normal, les grands aéroports européens sont déjà souvent
    saturés et il est difficile d'obtenir de nouveaux créneaux de décollage et
    d'atterrissage. C'est surtout le cas de l'aéroport londonien de Heathrow,
    premier au monde en terme de trafic international.

    • Les vols reprennent, quels voyageurs partent en premier ?

    Les passagers régulièrement prévus sur les vols du jour et, s'il reste des
    places, les clients dont les vols ont été annulés précédemment, selon compagnies
    aériennes et voyagistes.

    Seule éclaircie: plus les perturbations durent, plus le nombre de passagers
    qui annulent ou reportent leur voyage risque de grandir, des hommes d'affaires
    qui abandonnent l'idée de voyager aux touristes qui ne veulent pas partir pour
    trois jours au lieu de huit...

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