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Séisme en Italie : le respect des normes antisismiques en question

Plus de 24 heures après le tremblement de terre en Italie qui a fait 247 morts, selon un bilan provisoire, et des destructions conséquentes, la qualité des constructions et le respect des normes antisismiques sont de nouveau mis en doute.

Article rédigé par Xavier Sartre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A Amatrice, de nombreuses constructions se sont écroulées à cause du séisme de mercredi (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

Les secousses du tremblement de terre de mercredi ont été ressenties jusqu'à Rome. Dans la zone autour de l’épicentre, dans la région d’Ombrie, certains villages ont été détruits, comme Amatrice, quand d’autres ont été épargnés.

Le respect des normes antisismiques se pose dans certains villages, comme il y a 7 ans, lorsque le séisme de l’Aquila avait plus de trois cents morts. Explications avec Xavier Sartre, correspondant de franceinfo en Italie.

Que s’est-il passé lors du séisme de l’Aquila en 2009 ?

En 2009, après le séisme qui a détruit ou endommagé bon nombre de maisons et d’immeubles, l’Italie s’est vite rendu compte que certains bâtiments récents, censés être construits selon les normes antisismiques, se sont écroulés comme des fétus de pailles. Ce que l’on a découvert a provoqué un scandale, le béton utilisé était de mauvaise qualité.

Le non-respect des normes et l’absence de scrupules de certains constructeurs ont amplifié les dommages et le nombre de victimes.

Depuis l'Aquila aucune leçon n’a été tirée ? 

Quand on regarde la carte du séisme de mercredi, on se rend compte que certaines communes touchées n’ont aucune victime à déplorer. Non pas que la secousse ait été moindre, mais parce que les normes antisismiques ont été respectées et appliquées

A Norcia, à 17km que l’épicentre, il y a des dégâts matériels, des bâtiments fissurés, mais il n’y a aucune victime ni d’énormes destructions contrairement à ce qu’il s’est passé à Amatrice, où une grande partie du village s'est écroulée.

Comment expliquer de telles différences de constructions d’une ville à l’autre ?

Cela dépend des régions. En Ombrie, les Italiens ont pris conscience du problème et ont reconstruit les bâtiments, selon les normes. Dans d’autres, non. L’école d’Amatrice, par exemple, a été inaugurée en 2012 et n’est aujourd’hui qu’un amas de ruine. Les autorités vont devoir se poser des questions et cela va sûrement provoquer de nouvelles polémiques.

Un sismologue a regretté qu’en Italie on ne construise selon les normes qu’après un grave tremblement de terre. Mais il n’est pas sûr que ce dernier drame change vraiment les mauvaises habitudes.

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