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Secouée par la polémique, l'UE tente de serrer les rangs face à la crise

Les dirigeants de l'UE se retrouvent ce matin en sommet spécial pour tenter d'en finir avec leur polémique sur le protectionnisme. Une malaise qui entame leur crédibilité pour lutter ensemble contre la crise économique.
Article rédigé par franceinfo
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L’organisation de la journée laisse présager des tensions…
A 11H00 (10H00 GMT), les neuf pays de l’Est de l’UE ont décidé de se retrouver en petit comité à l'invitation du Premier ministre polonais Donald Tusk. Le sommet à 27 ne démarrera qu’après, à 13H00 (12H00 GMT).
Avant cela, les pays de l’Est, parmi lesquels plusieurs ont vu leur forte croissance brutalement interrompue, vont parler des problèmes qu’ils rencontrent. Beaucoup estiment que l'UE ne les aide pas assez face à la tourmente financière.

Le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany, dont le pays a, comme la Lettonie, déjà eu recours à l'aide du FMI, devrait réclamer à nouveau un plan de soutien européen de 100 milliards d'euros aux banques de l'Est. Cependant, après l'annonce vendredi d'une aide de 24,5 milliards d'euros pour les banques et entreprises de l'Est, le Hongrois pourrait manquer d'arguments.

Cette semaine, M. Gyurcsany et M. Tusk ont aussi demandé une intégration accélérée de leur pays à la zone. Pourtant, la encore, ils ne se font pas d’illusion.

Conscients qu'une demande d'assouplissement des critères d'adoption de l'euro pourrait être mal reçue par les 16 pays qui utilisent déjà la monnaie unique, les pays de l'Est devraient insister surtout sur leur refus du protectionnisme.

Protectionnisme : Est contre Ouest

Les “nouveaux” pays membres soutiennent la présidence tchèque dans la dispute qui l'a opposée à la France ces dernières semaines.

Nicolas Sarkozy avait profondément irrité Prague en annonçant que le plan français d'aide à l'industrie automobile serait conditionné au refus de toute délocalisation “en Tchéquie ou ailleurs”. En réaction, le Premier ministre libéral Mirek Topolanek, dont le pays est le premier producteur d'automobiles en Europe de l'Est, a dénoncé un “protectionnisme” inacceptable.
_ Depuis, la Commission et d'autres pays ont aussi dénoncé les risques de protectionnisme... Des critiques rejetées par la Commission européenne qui a hier donné son feu vert au plan français. D'autant que les difficultés de l'automobile, l'un des premiers employeurs privés en Europe, s'aggravent : l'Espagne et l'Italie prévoient aussi des mesures conditionnées au maintien de l'emploi sur leur territoire et six membres de l'UE réclament l'aide à Bruxelles.

Par ailleurs, mercredi l'initiative française d'un plan européen de soutien au secteur a été rejetée. La Commission et la présidence tchèque craignent un trop fort dérapage des déficits publics, même si des pays comme la France répondent que la crise doit avoir la priorité.

Pour tenter d’apaiser les différents, un aparté Toponalek-Sarkozy, avec la future présidence suédoise de l'UE, est prévu.
Cependant, l'ambiance s'annonce lourde. Après le sommet des pays européens du G20 dimanche dernier à Berlin, plusieurs pays, dont le Luxembourg, la Belgique et la Suède, se sont plaints d'être exclus des rencontres restreintes qui se multiplient depuis le début de la crise.
Le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn a indiqué que “L'UE ne peut pas mettre toute son énergie dans la lutte contre la crise si elle n'est pas solidaire”.

Jamila Zeghoudi, avec agences

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