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Roman Polanski est sorti de sa réserve dimanche dans un texte intitulé "Je ne peux plus me taire"

Dans ce texte publié sur le site dirigé par son ami le philosophe Bernard-Henri Lévy, le cinéaste considère, à propos de son incarcération au pénitencier de Chino, en Californie, durant 42 jours en 1977, que la demande d'extradition qui le frappe "est basée sur un mensonge".Les autorités suisses ont opposé lundi une fin de non-recevoir au cinéaste.
Article rédigé par France2.fr
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Roman Polanski à Berlin en octobre 2006 (AFP / Oliver Lang)

Dans ce texte publié sur le site dirigé par son ami le philosophe Bernard-Henri Lévy, le cinéaste considère, à propos de son incarcération au pénitencier de Chino, en Californie, durant 42 jours en 1977, que la demande d'extradition qui le frappe "est basée sur un mensonge".

Les autorités suisses ont opposé lundi une fin de non-recevoir au cinéaste.

Berne considère que ce n'est pas à la Suisse "d'examiner les vices de procédure que fait valoir" le cinéaste dans le texte, selon n porte-parole du ministère suisse de la justice. "Il incombe aux autorités américaines d'examiner les points critiqués par Polanski ", a-t-il insisté, précisant que "cela ne veut pas dire qu'elles doivent le faire".

"Je ne peux plus me taire parce que les Etats-Unis continuent de réclamer mon extradition plus pour me livrer en pâture aux médias du monde entier que pour prononcer un jugement sur lequel un accord a été pris il y a 33 ans", écrit Roman Polanski.

Selon le cinéaste, poursuivi aux Etats-Unis pour avoir eu en 1977 des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans, cette incarcération correspondait à la peine à laquelle il aurait du être condamné et qu'il aurait par conséquent déjà exécutée.

"Dans cette demande (d'extradition, ndlr), il est dit que je me suis enfui pour ne pas subir une condamnation de la justice américaine; or dans la procédure plaider coupable, j'avais reconnu les faits et j'étais retourné aux Etats-Unis pour exécuter ma peine", poursuit Roman Polanski, âgé aujourd'hui de 76 ans.

"Je ne peux plus me taire car la victime a été déboutée par la Cour de Californie dans sa énième demande d'arrêter, une fois pour toutes, les poursuites à mon égard", souligne-t-il.

"Voila ce que j'avais à vous dire en restant dans l'espoir que la Suisse reconnaîtra qu'il n'y a pas lieu à extradition et que je pourrai retrouver la paix et ma famille en toute liberté dans mon pays", conclut-il.

Polanski assigné à résidence en Suisse
La Suisse a officiellement été informée le 28 avril du rejet par la justice américaine d'une demande de jugement par contumace du cinéaste, mais elle doit encore décider de son extradition ou non vers les Etats-Unis.

Le réalisateur, arrêté sur mandat international américain le 26 septembre 2009 à son arrivée à Zurich pour un festival de cinéma, a été libéré le 4 décembre sous caution et assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, station des Alpes suisses.

En mars 1977, Roman Polanski, alors âgé de 43 ans et déjà réalisateur mondialement connu, avait eu des relations sexuelles avec une jeune fille de 13 ans, en marge d'une séance de photographie chez l'acteur Jack Nicholson.

Poursuivi par les parents de l'adolescente, il avait reconnu le détournement de mineure mais s'était finalement enfui des Etats-Unis avant le prononcé de la peine, craignant d'être lourdement condamné en dépit de ses aveux. Il n'a jamais remis les pieds aux Etats-Unis, même pour y recevoir l'Oscar du meilleur réalisateur qui lui a été décerné en 2003 pour "Le pianiste".

Si Roman Polanski a fui les Etats-Unis, c'est, selon son avocat Hervé Témine, parce que le juge américain s'apprêtait à dénoncer un accord entre les parties et autorisé par la loi américaine.

"Aujourd'hui que cette vérité connue depuis toujours est établie, cela signifie que Roman Polanski a exécuté sa peine. La requête d'extradition des Etats-Unis qui prétend le contraire est mensongère", a récemment déclaré l'avocat.

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