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Rencontre Poutine-Bush sur fond de bouclier anti-missiles

Après le sommet de l'Otan à Bucarest, le président américain George W. Bush est arrivé à Sotchi, sur les bords de la mer Noire pour un autre sommet avec son homologue russe, Vladimir Poutine, aujourd'hui et demain. Au programme, la mise en place de relations cordiales entre les deux pays. Mais l'affaire du bouclier antimissiles risque bien de rendre ce programme un peu plus difficile.
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Peut-être resteront-ils en contact, mais en tout cas, c'est la dernière fois que George W. Bush et Vladimir Poutine se rencontrent en sommet bilatéral en tant que présidents respectifs de leurs pays. Le président russe passera le pouvoir le 7 mai prochain à Dmitri Medvedev et George W. Bush laissera le pouvoir à son successeur l'an prochain.

Mais ces dernières retrouvailles, dans la datcha de vacances de Vladimir Poutine, à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, risquent bien d'être gâchées par le dossier du bouclier antimissiles américain.

La Russie a toujours été opposée au projet, même si il n'est plus dirigé contre elle, comme du temps de la “Guerre des étoiles” de Ronald Reagan, en pleine guerre froide. Vladimir Poutine a d'ailleurs de nouveau dit son opposition au projet au sommet de Bucarest, alors que l'Otan s'y est rallié.

Les Américains ont obtenu cette semaine l'accord de la République Tchèque pour y placer leurs missiles d'interception. La Pologne avait déjà répondu favorablement aux demandes de Washington. La secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice a beau inviter la Russie à participer au projet de bouclier antimissiles, Vladimir Poutine y demeure hostile. Son installation dans l'ex-glacis soviétique ne fait que l'irriter un peu plus.

Le bouclier antmissiles serait tourné contre une menace venue du Moyen-Orient. Même si l'Iran n'a jamais été cité, l'arsenal balistique de Téhéran, notamment ses missiles à moyenne portée, semble bien dans la ligne de mire américaine.

L'ensemble du dispositif devrait coûter 1,6 milliards de dollars et les Etats-Unis souhaitent installer dix missiles intercepteurs en Europe, sur une centaine au total. Le système, baptisé National Missile Defense, se compose de satellites qui repèrent un départ d'ogive ennemie et des missiles qui l'interceptent en vol. Il doit protéger les Etats-Unis, les pays de l'Otan et le Japon.

Depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis se sont lancés dans une nouvelle course aux armements, en quittant notamment le traité de non-prolifération de missiles balistiques. Les Américains refusent aussi de signer le traité d'interdiction totale des essais nucléaires, ainsi que le traité contre les mines anti-personnel. En réponse, la Russie a interrompu fin 2007 son programme de désarmement conventionnel en Europe. Les deux chefs d'Etat n'auront donc sans doute pas assez de deux jours pour ralentir cette nouvelle course aux armements.

Grégoire Lecalot

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