Plus belle l'Union bancaire
Hökmark, Ferreira, Simon. Ces trois noms ne vous disent sans doute pas grand-chose. Ces trois parlementaires européens ont posé une pierre essentielle à l’édifice pas encore achevé de l’Union bancaire. Le tout après de nombreuses passes d’armes entre les Etats membres d’abord puis entre le Parlement européen et ces mêmes Etats qui avaient péniblement trouvé un accord politique en décembre dernier. Car s’il y avait au départ un peu l’Allemagne et ses banques, seule contre presque tous, les Etats se sont empressés de se regrouper ensuite pour garder au maximum la main mise politique sur la supervision bancaire et les décisions à prendre. Ce qui n’était pas du goût et des eurodéputés et de la Commission européenne. 16 heures de négociations marathon plus tard, le 20 mars dernier, tout était finalisé. Il ne restait plus au Parlement européen que de finaliser les textes. C’est donc chose faite depuis le 15 avril.
Les 3 piliers de la sagesse
Cette Union bancaire s’articule autour de trois piliers. L’europe aime bien définir ses politiques autour de pilier. Sans doute une manie. Plutôt des piliers que des principes.
Le premier pilier est celui de la supervision bancaire. Il avait déjà été voté dans ses grandes lignes. Fini le chacun pour soi, c’est la Banque centrale qui va surveiller et contrôler le secteur bancaire dans la zone euro. L’idée est bien d’anticiper les crises, c’est le plus jamais ça qui prime.
Second pilier, que faire en cas de crise ? Et bien les résoudre ! Pour ce faire un mécanisme est mis en place qui met le secteur bancaire face à ses responsabilités. Le cordon ombilical entre les banques et les Etats est en quelque sorte coupé. Pour résoudre les crises c’est un fonds (à terme 60 milliards d’euros) qui devrait permettre la liquidation ou la restructuration d’une banque. Ce fonds donc, et non plus l’argent public et donc nos impôts. Reste que ce Fonds ne sera pas opérationnel dans les minutes qui suivent et que déjà on estime que les 60 milliards sont bien peu de choses.
Troisième principe…Ou pilier ! La garantie des dépôts. Du moins à hauteur de 100 000 euros. C’est une avancée conséquente, nos avoirs ( compte courant et épargne), du moins une partie sera donc protégée en cas de faillite bancaire. Et 100 000 euros pour un épargnant moyen, cela représente déjà quelque chose. Une Directive qui possède un sens politique, la dimension protectrice de l’Union.
Le gros mot de fédéralisme
Il y avait eu l’euro, il y a désormais l’Union bancaire. J’écris le mot Union avec une majuscule comme Union européenne. Car c’est incontestable, et même si plusieurs étapes restent encore à franchir comme la loi sur la séparation stricte entre banque de dépôt et banque d’affaire, l’Europe est allée très loin dans une forme de fédéralisme.. Certains s’en félicitent, d’autres parlent de fédéralisme honteux, suivez mon regard, d’autres enfin estiment que cette Union bancaire n’est pas encore achevée. Et qu'elle ne prendra véritablement son sens qu’en 2016 en étant véritablement opérationnelle.
D’ici là on espère aussi et même s’il ne s’agira que d’une coopération renforcée c'est-à-dire un noyau dur de pays volontaires, qu’une taxe sur les transactions financières voit effectivement le jour.
En attendant, la parole à un de ces eurodéputés qui ont travaillé sur ces dossiers même si ce ne sont pas des acharnés de la finance et des défenseurs du grand capital. Jean-Paul Besset, ancien du journal Libération et député européen Europe Ecologie les Verts sortant se montre ravi de cette avancée. Et du travail du Parlement !
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