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Nouvelle tentative de sortie de crise en Belgique

C'est peut-être aujourd'hui que les partis politiques belges vont reprendre les négociations pour tenter de former un gouvernement. Depuis les élections législatives de juin 2010, les Flamands demandent plus d'autonomie. Les Wallons refusent au nom de la défense de l'État fédéral.
Article rédigé par franceinfo
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C'est une proposition de compromis lancée lundi par le socialiste flamand Johann Vande Lanotte qui a relancé les discussions. Le médiateur nommé par le Roi avance sur des œufs : il a volontairement omis d'évoquer la “proposition de la dernière chance” pour éviter un blocage fatal en cas de refus d'une des deux parties. Après six mois de négociations infructueuses, un refus pourrait plonger la Belgique encore plus profondément dans la plus grave crise politique de son histoire.

Flamands et Wallons campent sur leurs positions

Forts de leur victoire aux élections législatives de juin 2010, les Flamands veulent renforcer l'autonomie de leur région notamment dans le domaine fiscal. Ils ne veulent plus entendre parler des droits linguistiques accordés notamment aux francophones qui vivent en Flandres.

Les Wallons veulent à tout prix sauver l'État fédéral. Pas question pour eux de transférer les compétences nationales au niveau des trois régions du pays : la Flandre, la Wallonie et Bruxelles. La décentralisation des pouvoirs pourraient provoquer une augmentation des inégalités entre la Flandre plus riche et la Wallonie.

Les pistes proposées par le médiateur

Selon des indiscrétions parues dans la presse, le document tant attendu propose un transfert de compétences aux régions à hauteur de 15 milliards d'euros par an. Parmi les pistes évoquées : une gestion plus autonome de l'impôt sur le revenu, une gestion régionale de la politique de l'emploi et des allocations familiales...

La balle est désormais dans le camp des conservateurs flamands du N-VA. Le compromis respecte une partie des revendications de leur leader, le grand vainqueur des élections de juin dernier : Bart De Wever. Il y a quelques jours, il déclarait que la Belgique était le “malade de l'Europe” n'ayant à terme “aucun avenir”. Les francophones craignent que sa stratégie de refus de tout compromis joue en faveur de sa volonté profonde : déclarer la pays ingouvernable et le diviser, une bonne fois pour toutes.

L'hypothèse la plus probable est un retour à la table des négociations dès cette semaine. Pas sûr en revanche que le compromis aboutisse à la formation d'un nouveau gouvernement.

Thibault Lefèvre, avec agences

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