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Norvège : le tueur présumé placé en détention provisoire pour huit semaines

Sans grande surprise, le juge a accédé à la demande de la police de placer en détention provisoire Anders Behring Breivik. Huit semaines, c'est deux fois plus que d'habitude. D'ici là, l'enquête va se poursuivre. Ce n'est qu'une fois qu'elle sera terminée que le tueur présumé sera inculpé.
Article rédigé par franceinfo
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Actualisé à 18h30, avec les déclarations du père du tueur

Il voulait défendre son pays contre l'islam et le marxisme : voilà comment Anders Behring Breivik a expliqué son geste devant le juge.
_ Le tueur, responsable présumé de la mort d'au moins 76 personnes, a brièvement comparu devant le tribunal d'Oslo. A huis clos, conformément aux vœux de la police - pour éviter que Breivik ne dispose d'une tribune publique...

Plus d'une heure après, le juge a fait connaître sa décision : il a accédé à la demande de la police de placer le suspect en détention pendant huit semaines renouvelables, dont quatre à l'isolement total - d'habitude, les suspects ne sont pas placés en détention plus de quatre semaines.
_ La loi norvégienne est ainsi faite que Breivik ne sera formellement inculpé qu'à la fin de l'enquête policière.

Pendant l'audience, Breivik a donc admis les faits, mais a refusé de plaider coupable. Il a expliqué qu'il avait voulu s'en prendre au Parti travailliste au pouvoir, parce que, selon lui, le parti avait trahi le pays.
_ En massacrant sur une île des dizaines de membres des jeunesses travaillistes, il a voulu porter un coup d'arrêt au recrutement de nouveaux membres au sein de ce parti, qui, selon lui, favorise la venue massive de musulmans en Norvège.

L'objectif, selon lui, était d'adresser un signal fort à la population. Pour éviter que l'Occident ne soit contrôlé par les musulmans.
_ Mais les attaques ne visaient pas à faire un maximum de victimes.

Sur les détails du massacre, seule nouveauté : lors de son audition avec la police, il avait expliqué avoir agi seul. Devant le juge, il a évoqué l'existence de “deux autres cellules” dans son organisation.

Aujourd'hui, il se dit prêt à passer sa vie en prison, selon les propos rapportés par le procureur.
_ Son père, qui passe se retraite en France, dans le village de Cournanel, dans l'Aude, n'y est pas allé par quatre chemins. Dans un entretien diffusé sur une chaîne norvégienne, il a expliqué que son fils aurait dû “se donner la mort plutôt que de tuer tant de personnes” . Il faut dire que père et fils ne se parlent plus depuis plus d'une quinzaine d'années.

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