Naufrage du Costa Concordia : le croisiériste se défausse sur le commandant de bord
Voici donc l'heure de la contre-attaque. 48 heures après le naufrage du Costa Concordia, alors que les secouristes sont encore à l'intérieur du paquebot, pour tenter de retrouver d'éventuels survivants, la société de croisière s'en prend directement au commandant du navire.
"La justice, avec laquelle Costa Crociere collabore, a ordonné l'arrestation du commandant, contre lequel pèsent de graves accusations" , rappelle Costa Croisière. Avant d'enfoncer le clou : "Il semble que le commandant ait commis des erreurs de jugements qui ont eu de graves conséquences" et que "ses décisions dans la gestion de l'urgence n'aient pas suivi les procédures de Costa Crociere qui sont en ligne avec les standards internationaux" .
Costa Croisières rappelle que le commandant Francesco Schettino était entré chez eux en 2002 comme responsable de la sécurité, et promu commandant en 2006 ; qu'il avait suivi tous les programmes de formation continue en matière de sécurité.
Bref, toute la faute repose sur les épaules du commandant. C'est d'ailleurs ce que la justice italienne n'est pas loin de penser. "La route suivie par le navire n'était pas la bonne" , a indiqué le procureur de Grosseto, Francesco Verusio, en charge de l'enquête. Le commandant "s'est approché de manière très maladroite de l'île du Giglio, a heurté un rocher qui s'est encastré dans le flanc gauche, faisant s'incliner (le navire) et embarquer énormément d'eau en l'espace de deux, trois minutes."
D'après les premières indications, tirées de la boîte noire, le paquebot était à "seulement 150 mètres du rivage, une distance incroyablement proche" , selon le procureur. Pour saluer les habitants de l'île ? La justice enquête dessus.
Mais ce n'est pas tout : le magistrat met également en cause la gestion de l'accident par l'équipage. L'alerte a, selon lui, été lancée une heure après l'impact. A la capitainerie du port, qui s'inquiétait, le commandant aurait répondu qu'il s'agissait d'un simple problème électrique.
Elément encore à charge, les garde-côtes ont demandé à plusieurs reprises - en vain - au commandant de remonter à bord. Celui-ci avait déjà quitté le navire un peu après minuit, alors que les derniers passagers ont été évacués vers 6h du matin.
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