Après huit appels sans réponse, SOS Méditerranée cherche toujours "un port sûr pour débarquer 296 migrants"
Le navire "Ocean Viking" demande l'application du droit maritime international. "Un sauvetage n'est terminé que lorsque ces personnes sont sur terre, dans un port sûr", déclare sur franceinfo Sophie Beau, co-fondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée.
L'Ocean Viking, navire de secours de l'ONG SOS Méditerranée, cherche un port européen "sans délai" pour débarquer 296 migrants "dans un port sûr". En mer depuis le 19 mai dernier, le bateau a effectué quatre sauvetages au large de la Libye. "Nous sommes en mer Méditerranée centrale, donc nous nous tournons vers les autorités maritimes compétentes les plus proches donc Malte et l'Italie. Nous avons lancé huit appels, sans réponse", s'alarme, vendredi 27 mai sur franceinfo, Sophie Beau, co-fondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée. "Nous demandons aujourd'hui l'application du droit maritime international, un sauvetage n'est terminé que lorsque ces personnes sont sur terre, dans un port sûr", ajoute-t-elle, précisant que "le mécanisme de solidarité avec l'ensemble des pays européens est essentiel pour répartir ensuite ces rescapés."
Plusieurs rescapé.e.s sur l'#OceanViking présentent des blessures et ont rapporté des abus & violences extrêmes en Libye. Lors des 200 premières consultations l'équipe médicale a identifié des patients nécessitant des soins à terre. Ils ont besoin de toute urgence d'un lieu sûr pic.twitter.com/7tMrPG67Pu
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) May 27, 2022
Quarante-trois femmes, de nombreux enfants
Parmi les 296 migrants à bord du navire de l'ONG se trouvent 43 femmes, dont six enceintes. "Il y a également un bébé de 2-3 mois, beaucoup d'enfants et de mineurs non-accompagnés", s'inquiète la directrice générale de SOS Méditerranée. La situation et le manque de solution deviennent difficiles à gérer sur le navire. "Certains sont sur le bateau depuis huit jours, c'est long. Ils étaient sur des pneumatiques surchargés. Ce sont des personnes qui fuient l'enfer libyen, un pays où ils risquent la mort. Nous les avons récupéré déshydratés mais aussi dans un état de fatigue physique et psychique", détaille Sophie Beau.
La directrice générale de SOS Méditerranée redoute également de voir cette situation se répéter dans les semaines à venir. "Nous savons que les départs en repartent à la hausse pendant l'été", s'inquiète-t-elle.
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