Moscou : 10 millions d'habitants pris au piège de la fumée

Le département de la Santé à Moscou n’a pas fourni de détails sur le nombre de décès ni sur la période concernée. Mais au regard des conditions atmosphériques actuelles sur la capitale russe, ce qu’il annonce est plus que crédible : le taux de mortalité à Moscou aurait doublé, sous l’effet combiné de la fumée, des concentrations en toxiques et des températures caniculaires.

Officiellement, les feux de forêts qui ravagent le pays depuis début juillet ont fait à ce jour 52 morts.
_ Mais rien qu'à Moscou, fumée et canicule causeraient des centaines de décès chaque jour. "Cela veut dire que la morbidité est 100 fois, 1.000 fois supérieure à la normale", affirme un scientifique, ancien conseiller pour l'écologie au Conseil de sécurité russe.

Certains médecins moscovites affirment, sous couvert d’anonymat, qu’ils évitent de diagnostiquer des maladies liées au coup de chaleur et à l’inhalation des fumées toxiques, de peur de perdre leur travail. La Russie n’aurait donc pas rompu avec la tradition soviétique de minimiser l’impact des catastrophes. Le personnel d’un grand hôpital moscovite aurait reçu comme consigne de la direction de ne pas établir de lien entre les pathologies et la vague de chaleur.

En cause, un air irrespirable, saturé de particules de moins de 10 microns. Du monoxyde de carbone, des hydrocarbures spécifiques, particulièrement toxiques.

Un Dash 8 français parti de Marignane

Les milliers de soldats et d’hommes du ministère des Situations d’urgence sont déployés sur près de 600 foyers, principalement dans l’ouest de la Russie.
_ Parmi les pays qui ont proposé leur aide, la France vient de faire décoller de l’aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône) un bombardier d’eau Dash 8, avec à son bord six pilotes et techniciens, et une cargaison de produits retardants. Un appareil particulièrement efficace pour contenir les limites latérales des incendies de forêts.

La France a également proposé aux autorités russes d’envoyer 120 hommes, 37 véhicules et 15 motopompes.

Gilles Halais, avec agences