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Vidéo Qui est Domenico Lucano, ce maire italien controversé qui accueille des migrants ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Soupçonné de favoriser l’immigration clandestine dans son village, un maire a été arrêté et assigné à résidence. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté leur mécontentement à la suite de cette décision de justice.

"Voilà Mimmo Lucano, coupable d’accueillir." Tels sont les mots de l’écrivain Roberto Saviano que Brut a rencontré pour décrire la situation de Domenico Lucano, maire du village calabrais de Riace en Italie. Celui-ci a été arrêté le 1er octobre, soupçonné de favoriser l’immigration clandestine par les autorités. Tout commence en 1998, lorsqu’un bateau de réfugiés kurdes s’échoue sur la côte. Alors militant associatif, Domenico Lucano y voit une chance de redynamiser son village, décimé par l’exode des plus jeunes. Devenu maire, Lucano développe ce modèle et le village accueille aujourd’hui de nombreuses nationalités.

Un nouveau souffle dans la ville

Nourris et logés gratuitement, les réfugiés travaillent l’artisanat local contre 600 euros par mois. Un coup de pouce bienvenu pour l’économie locale. L’arrivée des réfugiés a également permis de sauver l’école du village, menacée de fermeture, faute d’écoliers. L’institutrice se réjouit : "Ces enfants ont redonné vie à cette école. On les entend courir, crier, apprendre leurs leçons. C’est ça la vie."

Une décision qui fait débat

Pourtant, le modèle d’intégration mis en place par le maire fait débat en Italie. Un habitant témoigne : "Les migrants, ça ne va pas. Ils passent toute la journée à manger et à boire. Et tout cela gratuitement." Le gouvernement désapprouve également cette situation. Il a annoncé la coupe des subventions pour Riace. Dans une vidéo diffusée sur Facebook, on peut apercevoir le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, insulter Domenico Lucano de "zéro". Malgré cela, ils étaient plusieurs milliers à se rendre devant le domicile du maire, le 6 octobre, pour lui témoigner leur soutien. Un leader syndical affirme que "nous n’avons pas besoin d’un, dix ou cent Riace, nous avons besoin d’un monde de Riace."

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