Une soixantaine de migrants meurent dans le naufrage de leur embarcation au large de la Tunisie
Ce drame a eu lieu en Méditerrannée, où les navires de l'opération anti-passeurs de l'Union européenne Sophia ont cessé d'intervenir et où la plupart des bateaux humanitaires rencontrent des difficultés pour accéder.
Seuls seize survivants ont pu être repêchés. Une soixantaine de migrants ont péri dans le naufrage de leur embarcation dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai, au large de la Tunisie. Les naufragés étaient en majorité originaires du Bangladesh. Le Croissant rouge tunisien l'a révélé samedi 11 mai. Trois corps ont été repêchés vendredi par les navires militaires dépêchés sur place, a indiqué pour sa part le ministère tunisien de la Défense. Trois navires doivent poursuivre les recherches samedi, a précisé à l'AFP le porte-parole du ministère.
"Les migrants [rescapés] ont raconté être partis jeudi noir dans un grand bateau qui transportait environ 75 personnes depuis Zouara", une ville côtière libyenne à 120 km à l'ouest de Tripoli, a indiqué à l'AFP le responsable du Croissant-Rouge dans le sud de la Tunisie. "Ils ont été ensuite transférés dans un canot pneumatique plus petit, surchargé, qui a chaviré 10 minutes plus tard, vers minuit." "Si les pêcheurs tunisiens ne les avaient pas vus, il n'y aurait eu aucun survivant et nous n'aurions probablement jamais été informés de ce naufrage", a souligné Mongi Slim.
Les migrants ont indiqué avoir passé huit heures dans l'eau froide, et avoir été sauvés in extremis par des pêcheurs tunisiens qui ont alerté la marine tunisienne
Mongi Slim, responsable du Croissant-Rouge dans le sud de la Tunisieà l'AFP
Parmi les rescapés figurent quatorze Bangladais dont un mineur, un Marocain, et un Egyptien, a précisé le Croissant-Rouge, qui a estimé qu'il n'y avait plus d'espoir pour les autres migrants. Ces survivants ont indiqué à l'ONG que l'embarcation, qui se rendait vers l'Italie, transportait uniquement des hommes, dont 51 Bangladais, trois Egyptiens, plusieurs Marocains, mais aussi des Tchadiens et des gens venus d'autres pays d'Afrique.
"L'un des pires incidents en Méditerranée ces dernier mois"
Déplorant "l'un des pires incidents en Méditerranée ces derniers mois", le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a appelé vendredi à renforcer les capacités de secours dans toute la zone, au moment où les départs clandestins reprennent avec l'arrivée du beau temps. "Si nous n'agissons pas maintenant, il est presque certain que nous verrons de nouvelles tragédies dans les semaines et mois à venir", a souligné Vincent Cochetel, envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée.
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