Un mois après le démantèlement, vide et soulagement à l'ex-"jungle" de Calais
Un mois après l'évacuation de la "jungle" de Calais, les migrants ne sont pas revenus. L'avenir du site est en question.
C'est un homme désœuvré qui fait visiter un camp désert. Entre deux flaques d'eau, les traces des pelleteuses sont encore visibles. Celles qui fin octobre ont dégagé les centaines d'abris de fortune de la "jungle" de Calais, lors des opérations d'évacuation et de relogement de 7 000 migrants. Un mois plus tard, mardi 22 novembre, Gregory Lebecq fait le tour des 125 containers vides du centre d'accueil provisoire. "Il ne reste plus que les lits. On a retiré tous les matelas", commente ce cadre de l'association La Vie Active, qui gérait une partie du site pour le compte de l'État.
Soulagement et demandes d'indemnisation
Quant aux migrants, ils ne sont pas revenus à Calais. Pas encore. Les associations disent en croiser quelques-uns, la nuit. Mais les nombreuses camionnettes de CRS en patrouille empêchent tout nouveau campement de s'installer. C'est un soulagement pour Xavier Foissey, un riverain. Pendant des mois, cet agriculteur a été réveillé par les aboiements de ses chiens. Car chaque nuit, dit-il, 20 à 200 migrants passaient sur ses terres, détruisant parfois clôtures et cultures pour tenter de monter dans un camion sur l'autoroute voisine.
On respire. On est revenu à la normale
L'ancienne "jungle", futur centre commercial ?
Le soulagement est le même du côté de la société de transport de Jean-Pierre Devigne, implantée non loin de l'ancienne "jungle". Aujourd'hui, ses camions ne font plus l'objet d'intrusions. Terminés aussi les "pare-brises éclatés, les détériorations des marchandises et des bâches des semi-remorques, les amendes payées aux Anglais pour des migrants retrouvés dans les véhicules." Ce patron espère maintenant obtenir réparation des dommages subis : "Je pense qu'on ne sera pas loin des 200 000 euros."
Plusieurs dispositifs d'aide aux entreprises ont été lancés pour faire revenir les touristes anglais. La ville songe, elle, à transformer l'ancienne "jungle" en centre commercial. Le gouvernement doit décider prochainement de maintenir ou non à Calais une structure d'accueil. Car "il y aura toujours des gens qui voudront venir en Angleterre, explique Christian Salomé, le président de l'association L'Auberge des migrants. Il faudra au moins s'occuper des familles. Il faut quand même rester un peu humain." Même si le chiffre est dix fois inférieur qu'au temps de la "jungle", 200 migrants sont encore retrouvés chaque semaine dans des camions, probablement montés à bord beaucoup plus en amont.
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