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Naufrage d'un bateau de migrants au large de la Grèce : "c'est vraiment choquant d'entendre qu'il n'y a pas eu d'intervention parce que le bateau a refusé toute aide", s'insurge l'ONG Médecins sans frontières

L'embarcation a été repérée par l'Agence européenne de surveillance des frontières dans l'après-midi du mardi 13 juin, mais a refusé toute assistance.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des paramédicaux du Service national grec d'ambulance d'urgence (EKAV) et des membres de la Croix-Rouge grecque aident les migrants à leur arrivée au port de Kalamata, en Grèce, le 14 juin 2023. (BOUGIOTIS EVANGELOS / ANA-MPA)

"C'est vraiment choquant d'entendre que Frontex a survolé le bateau et qu'il n'y a pas eu d'intervention parce que le bateau a refusé toute aide", s'insurge Jérôme Tubiana, responsable du plaidoyer migrations à Médecins sans frontières, sur franceinfo ce mercredi. Selon le dernier bilan, ce mercredi 14 juin à 17h30, 78 personnes sont mortes noyées dans le naufrage d'un bateau de migrants au large de la Grèce dans la nuit de mardi à mercredi.

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L'embarcation avait été repérée par un avion de l'Agence européenne de surveillance des frontières (Frontex) mardi après-midi. "C'est vraiment choquant d'entendre que Frontex a survolé le bateau et qu'il n'y a pas eu d'intervention parce que le bateau a refusé toute aide", s'insurge Jérôme Tubiana. "Un bateau surchargé est un bateau en détresse, donc il n'y a pas de question de son état ou de sa capacité à continuer sa route", explique-t-il.

Frontex "s'est déjà fait épingler notamment dans cette zone-là en Grèce pour avoir organisé avec la Grèce des refoulements tout à fait illégaux de demandeurs d'asile vers la Turquie", poursuit Jérôme Tubiana. Selon lui, ce refoulement pousse les migrants à prendre des routes plus dangereuses pour arriver en Europe et augmente le risque de naufrages en Méditerrannée.

Médecins sans frontières a noté "une forte augmentation de la mortalité, de manière proportionnelle, au moment où l'Union européenne a décidé de mettre fin à son opération navale qui jusque-là s'étendait y compris dans la zone de recherche et de secours libyenne". L'Union européenne a suspendu son déploiement de bateaux en mer Méditerrannée en 2019.

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